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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Cirque Amar « Un spectacle Amar est un spectacle sans bluff - Toujours copié… jamais égalé »

Publié le 12 Mai 2014 par Louisdelallier in Cirques, Spectacles

mai 2014 (Photo Louis Delallier)

mai 2014 (Photo Louis Delallier)

Le cirque Amar bientôt en représentation à Moulins est venu quatre fois dans notre ville entre 1939 et 1949.

En août 1939, pour se démarquer de ses concurrents, il s’annonce comme un cirque à 100% avec ses 24 attractions et sa piste permettant de présenter 3 heures de spectacle sans interruption. C’est « le cirque national, le cirque des grandes capitales, le cirque des grandes randonnées ». C’est un « véritable congrès ambulant où se rencontrent les hommes de toutes les races ».

Messieurs Amar sont présentés comme de véritables magiciens qui ont rajeuni le vieux-cirque en le dotant de « tous les accessoires de la féérie et de l’irréel ».

La nouvelle collection de fauves, l’hippopotame dans un bassin aménagé de 6 000 litres d’eau tempérée pour la première fois dans un cirque, la girafe de 3,50 m de haut, le rhinocéros à deux défenses redoutables d’une espèce rarissime, le bison d’Amérique, le zébu, les deux bœufs sauvages de la steppe hongroise, les lions, les tigres, les panthères, les lamas, les oiseaux et les singes de toutes espèces, le troupeau d’éléphants constituent selon les dirigeants du cirque le premier parc zoologique ambulant. La valeur de ces animaux dépasse les 3 millions de francs. A chacun de ses passages dans les villes ou villages, la direction rappelle qu’elle achète toute sorte de viande pour nourrir ses fauves.

Le cirque Amar, « le cirque des cirques », réapparaît à Moulins après la guerre, en octobre 1946. Il a pris ses quartiers d’hiver à Blois et en profite pour venir jusqu’à Moulins. Le nouveau chapiteau de 4 mâts pour une meilleure visibilité et plus de résistance au vent est planté en une journée place aux foires (actuelle place Jean-Moulin). Les spectacles ont lieu à 15h et 20h 30 les mercredi 2 et jeudi 3 octobre. Pour la location des places, 3 guichets restent ouverts sans interruption. Les places sont moins nombreuses pour plus de confort.

Pour reconstituer la ménagerie des achats ont été faits en Suisse, au Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique. La cavalerie se compose de 60 chevaux avec pedigree. Au cours du spectacle de 2h 30, sept numéros de bêtes sont présentés. C’est un record. La qualité d’avant-guerre est retrouvée.

Les spectateurs peuvent apprécier :

En 1ère partie,

La cavalerie de Monsieur Amar aîné - Tuly Carré - Montbaron et ses chameaux - des éléphants musiciens - le dompteur Moulay et ses lions - deux trapézistes - les loups et les ours de Monsieur Leroyer.

En 2e partie,

Les clowns Despard et Charley - les Clérance – voltigeurs dans leur premier numéro depuis leur très grave accident au Gaumont-Palace de Paris - des scènes du far-west - les Météors cascadeurs comiques - les Rolls boys, une batoude (tremplin d’acrobatie) américaine avec les Airways - Bousseta et ses diables arabes - Colorados - Arizonas, Roxea Royal - les Helios, les plus jeunes trapézistes travaillant au-dessus de la cage aux lions - de nombreux numéros d’animaux réalisés par les hippopotames, ours, lamas, bisons, lions, loups, éléphants, hyènes, singes, girafes, chameaux et pumas.

Un orchestre de dix musiciens se donne à fond pour le plaisir de tous.

Le cirque Amar prévoit une tournée en Afrique du nord et de nouveaux achats pour l’occasion.

Moins d’un an après, les samedi 3 et dimanche 4 septembre 1947, le cirque Amar sous la houlette de Madame Emilienne Amar comble à nouveaux les Moulinois. La place aux foires devient le centre d’attraction de Moulins pour trois représentations au cours desquelles les numéros les plus inattendus se succèdent :

Des chevaux fantômes ornés d’étoiles et de bandes phosphorescentes se déplaçant dans le noir - des nains comiques boxeurs - les Grécos, trapézistes, surnommés les aigles humains, pour la première fois en France - un charmeur de serpents Kara Kawa qui endort une famille de crocodiles - une course de chars - des ballets de Romaines - des combats de gladiateurs avec les 4 Barbara - la Harka marocaine -

des chanteurs et musiciens berbères - un troupeau de chameaux - les Cherif Bey sauteurs marocains - le professeur Velcek et ses ours bruns - Youmbo le capteur de fauves - l’éléphant nain Zimga - Bubu homme ou singe – des poneys dressés.

L’orchestre au-dessus de l’entrée contribue à donner le frisson aux spectateurs.

Le mercredi 30 mars 1949, les 3 cirques des frères Amar réunis en un seul gagnent la place aux foires pour un spectacle à 20h 30 après une triomphale tournée en Italie, en Espagne et en Afrique.

L’organisation est impressionnante : 100 wagons de chemin de fer et 20 convois routiers, 350 personnes, 90 chevaux, 300 autres animaux des cinq parties du monde. Le chapiteau comprend maintenant 6 mâts. Pour remplir ses engagements, le cirque recrute du personnel de toutes catégories : chauffeurs, mécaniciens, électriciens, menuisiers, selliers, cuisiniers, manœuvres etc. Il suffit de se présenter au cirque à son arrivée en ville.

Parmi les numéros, on peut citer les Bello acrobates à la bascule, les dynamiques sauteurs marocains, la cavalerie de Monsieur Carré, la troupe Bousela, les Moréos athlètes, la troupe chinoise les Tien-Tsin, des perchistes, des trapézistes et plusieurs numéros de dressage d’éléphants, d’ours, de lions et de tigres.

Louis Delallier

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