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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

8 mai 1947 : Moulins commémore deux fois la victoire

Publié le 8 Mai 2015 par Louisdelallier in Guerre 39-45

8 mai 1947 : Moulins commémore deux fois la victoire

Voilà deux ans que la seconde guerre mondiale est finie. La célébration de la victoire est l’occasion de se rappeler les drames que le conflit a causés et l’occasion de se distraire pour essayer de passer à autre chose.

Cette année-là, le gouvernement a décidé que la fête aurait lieu le dimanche 11 mai. Toutefois, le 8 mai, les prisonniers de guerre de Moulins-Yzeure, l’UFAC (Union française des anciens combattants) dont son président Monsieur Raynaud, les déportés politiques, les déportés du travail, l’association Rhin et Danube notamment et la Lyre moulinoise se retrouvent pour une cérémonie du souvenir à 11 heures devant le monument aux morts du jardin de la gare. Comme il est d’usage, les personnalités locales témoignent leur intérêt en se joignant au groupe : MM Fleury préfet de l’Allier, Rougeron président du Conseil général, Parquet représentant le maire de Moulins, les colonels Dupoux et colonel Couillaud, l’abbé Séchaud représentant Monseigneur Jacquin évêque de Moulins, quelques cadres de l’armée de l’air etc. Une allocution et un dépôt de gerbes plus tard, le cortège se met en marche pour se rendre à la préfecture. On chante La Marseillaise dans les rues où quelques fenêtres et balcons sont pavoisés aux couleurs alliées. Chaque groupe est reçu par le préfet qui est chargé de remettre au gouvernement une motion demandant que le 8 mai devienne officiellement la fête nationale de commémoration de la victoire de la seconde guerre mondiale.

Le 11 mai venu, une deuxième commémoration est organisée. Celle-ci sera suivie d’animations divertissantes pour la population. À 10h 45, un cortège se forme place de la gare : anciens combattants, prisonniers, résistants, membres de la section Rhin et Danube, groupements de victimes des deux guerres, comité de Libération, syndicats ouvriers, la Bourbonnaise, l’Étoile moulinoise, représentants du scoutisme français, délégations des lycées, collèges, écoles normales, écoles primaires, officiers et sous-officiers de réserve et honoraires, la Croix-Rouge française, représentants du conseil municipal, délégations du parti communiste et du parti socialiste et l’indispensable lyre moulinoise.

Comme le 8 mai, les groupes stationnent devant le monument aux morts du jardin de la gare où le maire de Moulins dépose une couronne. Après une minute de silence, la sonnerie aux morts retentit. Puis, le défilé se déplace par l’avenue Théodore-de-Banville, la rue du 4-Septembre, la rue Gambetta, la rue des halles, la place Garibaldi, la rue Blaise-Pascal, la place d’Allier avec arrêt pendant lequel Lyre moulinoise joue quelques morceaux, la rue d’Allier, la rue de l’Horloge jusqu’à la place de l’hôtel de ville où le maire prononce une allocution et où la Lyre exécute des airs patriotiques.

L’après-midi est consacré aux festivités. À partir de 13h 30, la course de côte de Bellevue (route de Souvigny) organisée par l’Automobile club du Centre sous le patronage du journal L’Espoir attire le public. Les moteurs des Bugatti, Simca, Delahaye, Peugeot, Salmson, Frazer-Nash, Amilcar vont vrombir plusieurs heures durant. À 18h, la municipalité reçoit à l’hôtel de ville les organisateurs et les concurrents pour un vin d’honneur et la remise des prix. Au même moment, la place d’Allier s’anime, un grand bal populaire est donné. À 21h, et pour environ 1h 15, une grande retraite aux flambeaux menée par les sapeurs-pompiers communaux et accompagnée par la Lyre moulinoise part de la place de l’hôtel-de-ville, emprunte la rue François-Péron, les cours, la rue des Potiers jusqu’à la rue de Bourgogne, la place de la Paume où l’on peut boire un coup, la rue d’Allier, la place d’Allier, la rue Mathieu-de-Dombasle, la rue Louis-Blanc, la rue de la Fraternité, la rue Régemortes, la place Garibaldi, la rue Gambetta, la rue Paul-Bert pour se terminer place d’Allier où le bal bat son plein.

Louis Delallier

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