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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

La chocolaterie Sérardy et Glozel au printemps 1928

Publié le 15 Mars 2017 par Louisdelallier in Commerce

Le Courrier de l'Allier - décembre 1930

Le Courrier de l'Allier - décembre 1930

En 1928, l’affaire bourbonnaise de Glozel* a déjà beaucoup fait parler d’elle bien qu’elle n’en soit qu’à ses débuts. Les pro et anti-glozéliens se déchirent. C’est à qui prouvera à l’autre qu’il se trompe.

Un chocolatier moulinois renommé, dont la boutique de la rue de Paris existe toujours, met tout le monde d’accord en quelques jours. En effet, la maison Sérardy annonce dans la presse, le 28 mars, que des galets néolithiques du plus grand intérêt viennent d’être trouvés à Glozel et qu’elle les expose dans sa boutique. Et elle affirme qu’on a déchiffré les hiéroglyphes de SERARDY et de PALETS D’OR sur plusieurs d’entre eux.

Le 4 avril suivant, la chocolaterie confirme l’authenticité de ces galets et renvoie ainsi les anti-glozéliens à leurs études !

Voilà une technique de vente originale qui s’appuie avec humour sur une actualité locale devenue internationale.

 

* Le 1er mars 1924, dans le champ de son grand-père, près de Ferrières-sur-Sichon, Émile Fradin, 17 ans, découvre entre autres des anneaux en schiste avec inscriptions, des aiguilles en os, des « urnes à visage », des empreintes de mains droites, des tablettes d'argile portant des signes inconnus. Aussitôt, le monde de l’archéologie s’enflamme. Les fouilles commencent au « champ des morts » sous la houlette d’Antonin Morlet, médecin à Vichy, passionné d’archéologie. En 1927, un congrès international décrète qu’il s’agit d’une supercherie. Mais, il en faut plus pour apaiser les tensions nées autour de cette découverte. Les journaux se font l’écho des avis divergents, pas toujours argumentés. Émile Fradin, traîné en justice par la Société préhistorique française (SPF), ne perd aucun procès. Les perquisitions chez lui pour trouver des traces de la fabrication des objets sont vaines.

La guerre aura raison de la controverse qui connaîtra un regain d’intérêt dans les années 70 et 80. Un résumé des travaux de scientifiques nommés pour enquêter conclut « D'abord, il n'y a pas, à Glozel, de tessons et de fragments. On n'y a jamais retrouvé que des objets entiers ou presque, ce qui n'arrive jamais. » Les analyses montrent que « l'acidité du sol est telle que des os ne peuvent y être conservés sur de longues périodes et qu'ils ont donc été introduits tardivement ». En 1983, des objets apparaissent encore… « Les manipulations sur le site de Glozel, dont nous ignorons le ou les auteurs, commencées dans les années 1920, se poursuivent donc jusqu'en 1983 ! »

 

Louis Delallier

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