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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Charles Fantini, peintre itinérant

Publié le 15 Septembre 2019 par Louisdelallier in Portraits

Courrier de l'Allier du 30 octobre 1886

Courrier de l'Allier du 30 octobre 1886

A l’automne 1886, Charles Fantini choisit Moulins comme lieu de travail pour quelques mois. Il établit son atelier à l’hôtel de Paris et loge rue François-Péron. A l’hôtel de Paris, idéalement situé rue de Paris, l’une des entrées principales de Moulins, il peut espérer toucher une clientèle aisée. Pour s’assurer davantage de publicité, il fait paraître des encarts dans la presse locale pour signaler sa présence en ville. La vitrine de la librairie Durond, rue Notre-Dame, lui sert également de présentoir.

Charles Fantini peint des portraits à la demande qu’il remet au bout de quatre ou cinq jours. Ses conditions commerciales sont avantageuses. Comme il le dit lui-même « un tel travail vaut des mille et des mille francs. Je n’ose dire à quel prix misérable je suis payé. » Sa clientèle compte des châtelains bourbonnais chez qui il se déplace pour exécuter ses fameux portraits comme à Broût-Vernet chez M. L.

Comme preuve de son talent, il expose chez lui plusieurs de ses œuvres dont au moins deux visages de Moulinoises connues. A leurs côtés, une chanteuse florentine aux couleurs éclatantes et une tête de juif frappante de vérité assure-t-on. Son chef-d’œuvre représente une femme en pied debout devant un guéridon, un livre entre les mains. On attribue à Fantini un goût parfait et beaucoup de conscience professionnelle.

Notre peintre sait être généreux comme en témoigne sa participation à la tombola au profit des inondés de la crue de l’Allier. Il offre un portrait qu’il s’engage à exécuter même à distance à partir d’une photographie ou encore lors de son séjour Vichy pendant la saison des eaux. En décembre 1881, déjà, il a donné un bon d’une valeur de 1 000 francs pour un portrait à l’huile au gagnant de la tombola du comité des fêtes de Nice en faveur des victimes de la catastrophe du Prado*.

Charles Fantini quitte Moulins le 15 janvier 1887 pour l’hôtel de France à Nantes après avoir réalisé 32 portraits.

*Le 14 août 1881, les gradins des arènes du Prado à Marseille s’effondrent pendant une course de taureaux faisant 23 trois morts et 382 blessés.

 

Louis Delallier

 

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