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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Octobre 1904, deux prix pour deux Moulinoises vertueuses

Publié le 2 Novembre 2019 par Louisdelallier

Victorine Lefebvre, couturière de son état, a bien réussi sa vie professionnelle comme directrice d’une maison de couture parisienne qu’elle a rendue prospère. Née à Moulins, rue de Paris, le 14 novembre 1843, d’un père poêlier fumiste, elle y décède, le 2 novembre 1885, rue des Orfèvres.

Par testament, elle institue un prix de vertu destiné à aider une jeune ouvrière pauvre et méritante, orpheline de père, qui doit être décerné alternativement à Moulins et à Yzeure, le 25 octobre de chaque année.

« Ayant eu des débuts très durs qui ont usé prématurément ma santé, j’ai vu quel immense service une avance de quelques cent francs peut rendre à une ouvrière laborieuse et ayant de la conduite. Je désire rendre ce service après mon décès. »

Mais son legs de 20 000 francs est refusé par la municipalité moulinoise qui considère que la charité ne peut être que laïque. En effet, les candidates doivent figurer sur une liste de 10 noms présentée par le curé de la cathédrale aux membres du conseil municipal. Cela oblige l’exécutrice testamentaire de Victorine et son notaire à rechercher un prête-nom en la personne d’un célibataire âgé. Ce sera l’abbé Violle, curé à Yzeure, qui jouera les intermédiaires. Et c’est bien dommage pour la mémoire de la généreuse légatrice car la presse et les documents officiels ne parlent que de la fondation Violle.

En octobre 1904, Marie Sancelot, couturière rue de Bourgogne où elle habite avec sa mère, reçoit son prix sous la forme d’un livret de caisse d’épargne de 610 francs (2396 euros d’après le convertisseur de l’Insee).

Dans les mêmes temps, une autre Moulinoise de 70 ans est récompensée par le prix Pérou de l’Académie française, décerné annuellement à des domestiques qui l’auront mérité par leur dévouement à leurs maîtres. Célestine Dodat, a recueilli à son domicile, rue des Potiers, 30 ans plus tôt la fille de ses employeurs, négociants rue d’Allier. Ces derniers étaient décédés après avoir connu de longues et graves difficultés financières. Elle a élevé cette enfant avec ses économies personnelles. L’Académie lui offre 500 francs (1964 euros).

 

Louis Delallier

 

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