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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Après les Boboul, une autre famille hors du commun : les Schumann de la Madeleine à Moulins

Publié le 15 Novembre 2020 par Louisdelallier

Charles et Anne Schumann, vivent rue du Chambon dans le faubourg de la Madeleine à Moulins. Charles est successivement cultivateur et maçon. Entre 1871 et 1895, naissent 16 enfants, un vrai défi pour les finances familiales.

En novembre 1897, Charles travaille route de Paris sur le chantier de construction de la maison de monsieur Galinotti. En chutant d’un échafaudage situé à 2m 50 du sol sur les poutrelles en fer de la cave, il se fracture la cheville et se cause de graves contusions aux reins. Le docteur Lebard juge son état grave, mais le père de famille s’en remet et peut continuer à nourrir sa nombreuse descendance.

Nécessité oblige, au moins 3 des fils (Eugène, Marcel, Gabriel et François) se tournent vers la profession de mineur de fond, qui sera fatale à Eugène (le deuxième Eugène de la famille), et à Marcel. Avec leur frère Gabriel, ils prennent le chemin du Nord pour s’employer dans une des compagnies minières. Malheureusement, le samedi 10 mars 1906, la terrible catastrophe de Courrières (voir mon article à ce sujet) fauche les deux aînés qui venaient de descendre au fond. Marcel faisait partie du groupe des 13 qui a erré dans les galeries pendant 20 jours. Il a succombé deux jours avant leur sauvetage. Eugène était mariée à Rosalie depuis le mois de décembre précédent. Gabriel, quant à lui, il était remonté juste avant le drame.

La famille, qui a déjà perdu quatre enfants avant eux (l’un mort-né en 1881 – puis François en 1882 à l‘âge de 14 mois - Jean-Baptiste en 1889 à 4 mois - Paul en 1896 à 13 mois), n’en a pas fini avec les drames.

Gabriel, le rescapé de la catastrophe minière, devenu cheminot, meurt accidentellement le 30 juin 1912 à Paris gare du Nord où une manœuvre de formation d’un train tourne au drame. Il était marié avec Marie Brecq depuis moins de six mois.

Et la guerre attend au tournant Jean qui meurt, à 27 ans au combat le 30 mai 1915 à Beuvraignes dans la Somme et Gilbert qui décède le 17 avril 1917 à l’hôpital de Moulins des suites d’une double congestion pulmonaire et des fatigues dues au service. Il était marié à Anne Caton et avait 45 ans. Les deux frères ont été reconnus morts pour la France.

Le reste de la fratrie semble avoir eu un sort moins tragique. Les filles deviennent toutes couturières, profession à la portée des jeunes filles de milieu populaire, qui s’apprenait sur le tas et pouvait s’exercer à domicile sans installation coûteuse.

Solange Émilie se marie avec Jean Vigne, un ouvrier tanneur moulinois en 1896.

L’autre Solange se marie une première fois en août 1907 à Moulins avec Gilbert Reverdy employé de commerce, et une seconde fois en novembre 1931 avec Noël Montagut à Paris 18e.

Léonie Louise, qui vit dans le 11e arrondissement épouse un coiffeur parisien, Alexandre Combalat, le 1er août 1914.

Louise épouse Honoré Séverac, coiffeur, le 20 avril 1915 dans le 11e arrondissement également.

Eugène (le premier du nom), revenu vivant de la guerre, s’installe comme cultivateur à Montilly d’où la famille est originaire. Il épouse Marie-Jeanne Méténier.

Michel, lui aussi mineur avant d’être mobilisé (Nœux-les-Mines, en 1904 et Méricourt, en 1907 dans le Pas-de-Calais - Saint-Hilaire dans l’Allier en 1907), fait les campagnes contre l’Allemagne pendant la Première guerre, puis revient vivre en Bourbonnais. Il est l’époux de Marie Momet.

François, (jumeau de Paul), zingueur, est mobilisé le 16 décembre 1914. Porté disparu le 1er août 1916 au bois Firmin dans la Meuse, il a, en réalité, été fait prisonnier et passe par plusieurs camps allemands avant son rapatriement le 31 décembre 1918. Il se marie avec Yvonne Maume le 24 février 1919 à Moulins. Lui aussi, sera mineur, mais à Buxières-les-Mines.

 

Louis Delallier

 

Bref récapitulatif de la famille :

Gilbert Émile (Moulins, 21 septembre 1871 - Moulins, 7 avril 1917) époux d’Anne Caton.

Eugène Robert (Moulins, 18 septembre 1876) époux de Marie-Jeanne Méténier.

Solange Émilie (Moulins, 28 janvier 1878) mariée avec Jean Vigne.

Ces trois premiers enfants sont reconnus au moment du mariage de Charles Schumann et Anne Rouget en 1878.

Michel (Moulins, 7 juillet 1879 - Souvigny, 13 septembre 1970) époux de Marie Mornet.

François (Moulins, 20 décembre 1880 - 1882).

Mort-né 1881.

Eugène Émile (Montilly, 13 mai 1883 - Courrières, 10 mars 1906) épouse Rosalie en décembre 1905.

Marcel (Montilly, 30 mars 1885 - Courrières, 10 mars 1906)

Gabriel (Montilly, 5 juin 1886 - Paris 30 juin 1912), marié à Paris 18e en janvier 1912 avec Marie Brecq, femme de chambre - mineur à Courrières au moment de la catastrophe - c’est lui qui annonce la mort de ses frères aux parents. Il deviendra employé de chemin de fer

Jean (Montilly, 27 août 1887 - Beuvraignes (Somme), 30 mai 1915).

Solange (Montilly, 22 août 1888) mariée en août 1907 à Moulins avec Gilbert Reverdy employé de commerce, ensuite en novembre 1931 avec Noël Montagut à Paris 18e.

Jean-Baptiste (Montilly, 25 novembre 1889 - Montilly, 5 avril 1890).

Léonie Louise (Moulins, 12 juin 1891 - Ivry-sur-Seine, 14 juillet 1963) épouse Alexandre Combalat, coiffeur, le 1er août 1914, à Paris 11e.

Louise (Moulins, 11 août 1892) se marie avec Honoré Séverac, coiffeur, le 20 avril 1915, à Paris 11e.

Paul (Moulins, 28 janvier 1895 - Moulins, 26 février 1896)

François (Moulins, 28 janvier 1895 - Laprugne, le 5 novembre 1969) - époux d’Yvonne Maume

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