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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Janvier 1892, une idée pour les étrennes

Publié le 1 Janvier 2023 par Louisdelallier

Marius Perret dans Le Temps du 6 décembre 1899

Marius Perret dans Le Temps du 6 décembre 1899

En ce début d’année 1892, le Courrier de l’Allier fait appel au talent du peintre moulinois Marius Perret* pour offrir à ses lecteurs une prime exceptionnelle.

Il s’agit de portraits peints d’après photographie, avec la précision que, contrairement aux années passées, la nouvelle technique permet de ne plus utiliser la photo reçue comme support et ainsi de la rendre à son propriétaire.

Marius Perret associé à des confrères, médaillés eux aussi, réalise un travail haut de gamme bien éloigné des simples photographies coloriées proposées par de nombreux autres journaux.

Les portraits sont agrandis (format 42 cm sur 37) et livrés richement encadrés dans le style Louis XIII. D’une valeur de 100 francs**, ils ne sont facturés que 25, soit seulement le prix du cadre, auxquels s’ajoutent les frais de port de 3,50 francs.

Pour rassurer les personnes intéressées, il est stipulé qu’aucun paiement ne sera exigé avant vérification par le destinataire de la parfaite ressemblance avec l’épreuve confiée.

Chaque commande doit être accompagnée d’une photo ancienne ou récente, pas trop usée, au dos de laquelle doit être collée la bande du journal, et adressée à Marius Perret, peintre, 16 boulevard Magenta à Paris. Il faut compter quinze jours pour recevoir le tableau qui pourra être retourné à l’artiste s’il ne convenait pas.

Le Courrier de l’Allier tient à disposition de ses lecteurs un exemple de portrait dans ses locaux au 14 avenue de la Gare à Moulins (actuelle avenue du Général-Leclerc).

 

Louis Delallier

 

*Né à Moulins le 28 décembre 1851 et décédé à Sinanglaija sur l’île de Java le 24 septembre 1900 des suites d’une fièvre. Tout en poursuivant des études des médecine à Paris, il fréquente l’école des Beaux-Arts où Alexandre Cabanel est son professeur. De ses trois années passées au Sahara algérien, il rapporte plusieurs huiles sur toile récompensées à l’exposition universelle de Paris en 1889. Fasciné par l’Afrique, il part au Sénégal en décembre 1890 où il peint des scènes du quotidien. Son Départ des pirogues pour la pêche à Guet n'dar au Sénégal, médaille de 3e classe au Salon des Champs-Élysées en 1892, est conservé au musée d’Orsay. Le 1er octobre 1892, il obtient le titre de Peintre de la marine et des colonies et prend part au premier Salon des peintres orientalistes français à Paris en 1893. Le Grand palais organise une rétrospective posthume de ses œuvres du 20 février au 12 mars 1902 dans le cadre de l’exposition des peintres orientalistes.  

**équivalant à 405 euros en 1901 (d’après le convertisseur de l’Insee qui ne va pas au-delà de cette année-là).

 

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