Françoise, née Tenant, veuve de Jean Chenaud, est morte à Marseille, à son domicile, 2 rue Saint- Mathieu, le 7 décembre 1898. A 107 ans, elle était la doyenne des marchandes de journaux de France.
Elle quitte Moulins dans les années 70 pour s’installer à Marseille où elle continue son activité professionnelle dans un kiosque à journaux rue de la République. Levée à 3 heures du matin pour aller chercher les journaux dans les imprimeries et couchée à 17 heures, elle exerce encore après son cent-septième anniversaire.
Félix Faure (ou son sosie ? voir mon article à ce sujet), Président de la République, lors de son voyage à Marseille en juin 1895 la rencontre devant son kiosque à journaux. Elle reçoit aussi la visite de monsieur Robin, maire de Bressolles, (localité proche de Moulins) dont elle a élevé le grand-père et le père. Ce dernier lui fait parvenir quelque temps plus tard des boudins et gâteaux bourbonnais pour lui rappeler son pays natal. Clovis Hugues, personnalité marseillaise, un poète engagé en politique, condamné pour délit de presse après avoir défendu les communards, la tutoie et Paul Arène, journaliste et écrivain, s’informe auprès d’elle sur des anecdotes locales. Elle demande à chacun des autographes « pour plus tard ».
La centenaire laisse une fille de 80 ans, Jeanne, qui vivait et travaillait avec elle et plusieurs neveux et nièces qui habitent Nomazy à Moulins, Avermes et Saint-Bonnet d’Yzeure. Elle n’aura pas réalisé son dernier vœu qui était de vivre assez longtemps pour « voir » l’exposition universelle de 1900, malgré les soins attentifs du docteur Chabert.
Louis Delallier