Nous sommes au début du mois de juillet 1930 quand un homme, jeune, se présente chez un couple de cultivateurs au lieu-dit Maisons neuves à Avermes, un peu retiré du centre-bourg. Il est reçu par madame à qui il annonce qu’un mandat est arrivé pour son mari à la mairie de Moulins. Il s’agit d’un rappel de retraite de 3 000 francs qui doit être encaissé sans attendre. Preuve de sa bonne foi, il fait signer un document tout ce qu’il y a d’officiel.
Le mari prévenu par son épouse n’hésite pas et les voilà partis ensemble à Moulins, soit environ 5 kilomètres. Chose promise n’est pas toujours due contrairement à ce qu’affirme le proverbe. En effet, l’employé municipal qui les accueille n’a pas de mandat à leur nom. Il ne leur reste plus qu’à faire le chemin inverse.
Une fois revenus chez eux, nos Avermois se rendent enfin à l’évidence en constatant que la fenêtre de la cuisine a été forcée et les meubles fouillés comme en témoigne le grand désordre qui règne dans toute la maison. Le cambrioleur savait qu’il avait du temps devant lui. Mais monsieur, bien que s’étant laissé berner, avait pris la précaution d’emporter avec lui son argent liquide.
L’escroc s’est quand même vengé en cassant 5 douzaines d’œufs sur le carrelage de la cuisine !
Louis Delallier