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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Simonnet dit Camoinc

Publié le 11 Novembre 2017 par Louisdelallier in Portraits

Simonnet dit Camoinc

Mardi 14 juillet 1903, le cheval tirant la voiture de monsieur Badoche, blanchisseur avenue d’Orvilliers, s’emballe. En ce jour de fête nationale, les enfants sont nombreux à jouer dans la rue. On risque un accident grave. Mais par chance, Louis Simonnet, autrement connu sous le surnom de Camoinc* et colporteur de journaux, se trouve dans le secteur. Sans hésiter, il attrape une des rênes pour ralentir la bête énervée qui le traîne quand même sur près de 200 mètres avant de s’arrêter enfin.

Simonnet est connu pour son courage. En effet, c’est le troisième attelage qu’il maîtrise ainsi en prenant de gros risques pour lui. Il a également sauvé quatre personnes de la noyade dans l’Allier et en a retiré deux noyés.

Quinze ans auparavant (en 1888), il a été remarqué à Constantine, lors de l’incendie d’un parc à fourrage. Plusieurs officiers de Moulins peuvent attester qu’il est resté pendant 8 heures sur une meule malgré la violence du feu pour empêcher les flammes de gagner encore du terrain.

La modestie de ce brave est bien éloignée du contenu de la lettre envoyée au mois de septembre suivant par Auguste Debourges, garçon coiffeur, au Courrier de l’Allier. Ce dernier demande que soit publiée à titre de récompense, et sur conseils de spectateurs de la scène, la relation de son exploit du dimanche 20 septembre après-midi. Alors qu’il roulait en vélo du côté de Saint-Bonnet à Yzeure, il vit arriver le cheval de monsieur Durand emballé qui avait déjà bousculé une voiture à âne. Très courageusement, explique-t-il, il a sauté de sa machine pour barrer la route à l’animal qui l’a traîné sur 40 mètres avant de s’arrêter. Cet acte héroïque lui a valu une blessure à la main.

Deux personnalités différentes, mais deux intrépides quand même !

 

Louis Delallier

 

*Ce vendeur de journaux excentrique (son bagout a permis de tripler la vente du Petit journal à Moulins) et amuseur public jouait volontiers des tours à son prochain comme à Bikir (voir article à son sujet). A lui tout seul, il était une attraction des fêtes foraines. Il excellait à grimper au mât de cocagne et, avant de redescendre la tête la première, il s’autorisait des mouvements intrépides. Mais il eut bien chaud le jour où il est resté accroché au sommet par son pantalon. Plusieurs hommes ont dû réunir leurs forces et leur habileté pour l’aider à revenir sur terre sain et sauf.

Il s’amusait, sans risque cette fois, au théâtre municipal certains soirs de représentation. Depuis la 2e galerie, ses amis et lui laissaient tomber leurs programmes émiettés ou des pelures d’orange sur les spectateurs du parterre. Quand un surveillant fut placé à leur niveau, ce sont les pépins d’orange, plus discrets, qui furent lancés. Il y avait aussi le bruit rythmé des pieds sur le plancher pour faire hâter le début du spectacle ou les applaudissements nourris déclenchés par Camoinc qui savait mener sa troupe.    

 

 

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