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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Histoires d'animaux (2)

Publié le 5 Septembre 2021 par Louisdelallier in Faits divers, Animaux

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Accusé de « cochoncide »

Début novembre 1909, le commissaire de police de Roanne convoque un commerçant bien connu dans la ville pour « affaire urgente » le concernant. Ce dernier est très intrigué par cette convocation et en passe tranquillement en revue les éventuelles raisons. N’en trouvant aucune, il prend le chemin du commissariat en toute quiétude.

Lorsque le commissaire l’informe qu’on lui reproche d’avoir involontairement donné la mort à un cochon bourbonnais, il est consterné. Comment a-t-on pu en arriver là ? D’où peut bien sortir ce cochon qu’il n’a jamais vu, ni vivant, ni mort ?

Le policier lui raconte les faits qui remontent à quelque temps déjà. Près de Moulins, à environ 95 km, un cycliste agressé par un chien jette une de ces bombes au fulminate en usage à cette époque. Elles éloignent les animaux hargneux. Seulement, cette bombe-là reste entière au bord de la route jusqu’à ce qu’un cochon déambule au mauvais endroit et la prenne pour une quelconque nourriture. Les deux explosent ensemble. Le propriétaire de la bête tuée, qui reconstitue le déroulement des faits, enquête. Comme il lui est impossible de retrouver le cycliste, il s’adresse au buraliste moulinois qui vend ces bombes et lui réclame un dédommagement de 60 francs. Le vendeur le renvoie vers son fournisseur roannais et la boucle est bouclée.

Les suites données à cette affaire déroutante ne semblent pas avoir été publiées dans la presse.

 

Un âne, douze petits chiens et une unijambiste

Le jeudi 18 septembre 1913 vers 15 heures, un âne malingre, épuisé, tire une carriole bâchée dont les roues ont été récupérées sur une voiture d’enfant. Il est guidé par une femme accompagnée de douze petits chiens. Arrivé à proximité du palais de justice, rue de Paris, le voilà qui s’effondre sur la chaussée, à bout de forces. Pour ajouter au désastre, le choc fracture la jambe de bois, déjà bien usée, de sa propriétaire.

La police, appelée à la rescousse, considère que l’urgence est de changer la jambe de bois. L’hôpital Saint-Joseph, place de la Liberté, est tout indiqué car on y est rôdé à ces interventions banales. Mais, la résistance de la pauvre bête ne dure pas plus loin que la place d’Allier.

Les policiers reviennent au commissariat, situé à l’hôtel-de-ville, pour étudier ce cas ne figurant dans aucun manuel. Trois d’entre eux rejoignent le petit groupe humain/animaux attendant place d’Allier. L’un conduit l’âne par la bride et les deux autres s’attellent à la charrette. On imagine l’effet produit sur les passants par cet attelage inédit qui parvient à l’hôpital sans autre incident.

Le Courrier de l’Allier ne donne pas d’autres nouvelles. Les choses ont dû rentrer dans leur ordre précaire jusqu’aux prochaines difficultés. 

Tombé dans un égout

De bon matin, au tout début du mois de septembre 1934, un cultivateur décharge des cochons sur la place aux Foires (place Jean-Moulin actuelle) dont un tombe dans l’égout par la plaque de fermeture cassée. Impossible pour l’homme d’y descendre par manque de place et de toute façon le cochon a continué son chemin dans le tuyau. L’agent de police du secteur mis au courant s’adresse au service des égouts tout indiqué, mais perplexe devant un cas pareil. Des cordes avec nœuds coulants sont placées au fond du trou au cas où la bête reviendrait sur ses pas. Mais elle ne semble pas pressée de retrouver l’air libre ; elle paresse un peu plus loin comme on peut l’observer par une ouverture.

La technique de l’enfumage est tentée. Sans succès. Ce sont les humains qui pâtissent du retour imprévu de la fumée sur eux. Puis un chien est envoyé pour effrayer le cochon qui ne s’en émeut pas plus que ça. Ce n’est qu’au bout de deux heures qu’il se présente au bon endroit où il est attrapé par l’une des cordes et remonté à la surface. Indemne, mais très sale, on ne peut pas dire qu’il l’a échappé belle car son sort est scellé, d’une autre manière.

 

Louis Delallier

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