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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Saboterie à Moulins et à Yzeure

Publié le 21 Septembre 2013 par Louisdelallier in Commerce

Avant la deuxième guerre, le déclin de la saboterie est bien amorcé et rien ne semble pouvoir l’enrayer. Un secrétaire de la Chambre des métiers constate que le goût du confort, voire du luxe, a même gagné les campagnes et que les brodequins ont remplacé les sabots.

Seulement, la guerre et ses restrictions en tout genre rendent le cuir rare. La semelle de bois est alors conseillée pour les chaussures. Les commandes sont de plus en plus nombreuses et le travail des sabotiers s’en trouve considérablement accru. Les outils traditionnels ne suffisent plus pour satisfaire les besoins. La mécanisation doit intervenir.

Sabots de Gérard P. (Photo Louis Delallier)

Sabots de Gérard P. (Photo Louis Delallier)

En 1943, Elie Robert, sabotier, est installé au 126 rue de Bourgogne à Moulins. Sa fabrique de sabots se situe boulevard Jean-Jaurès à Yzeure.

Monsieur Robert avait commencé à travailler le bois pour fabriquer des sabots dès son enfance. Mais, au moment où il fut prêt à en faire son métier, celui-ci n’avait plus d’avenir. C’est pourquoi, Élie Robert est entré dans l’aviation où il devint adjudant instructeur à l’École de l’air. Peu après, la saboterie retrouvant une productivité prometteuse, Monsieur Robert rompt son contrat militaire et retourne à la profession à laquelle il se destinait.

Ayant constaté la dureté du métier en milieu rural, il choisit de s’installer à Moulins où il ouvre un magasin tout en mettant sur pied une usine moderne à Yzeure afin de développer une saboterie mécanique. C’est là que des ouvriers transforment des hêtres et des bouleaux entiers en rondins à la longueur voulue.

Les trois machines de l’entreprise abritées sous des hangars à droite de la cour sont une scie à ruban qui permet la découpe du bois en quartiers à la dimension des sabots à façonner, une tailleuse à relevage automatique munie d’un pantographe à touche mobile et une creuseuse. Ce pantographe est un guide qui suit un modèle pendant qu’un disque tranchant façonne un sabot non creusé à l’identique du prototype. Le sabot est ensuite fixé à la creuseuse où le travail s’effectue aussi en suivant un modèle. Deux minutes seulement sont nécessaires pour obtenir un sabot presque prêt à porter. Le finissage est exécuté ailleurs que chez Monsieur Robert.

L’approvisionnement en bois dont il faut de très grandes quantités et le transport sont les deux difficultés qui ralentissent parfois le travail.

Louis Delallier

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