Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Noël 1949 à Moulins

Publié le 22 Décembre 2019 par Louisdelallier in Noël, Fêtes

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Décembre 1949, il s’en est fallu de peu que les éclairages spéciaux de Noël dans les rues et les vitrines ne soit interdit par Electricité de France. C’est, lit-on dans la presse, l’arrivée de la pluie qui a fait renoncer EDF à sa menace.

Grâce à ce mauvais temps providentiel, nombreux sont les enfants accompagnés de leurs parents qui peuvent admirer, à la tombée de la nuit, ce monde féérique créé pour eux. Le rêve est à la portée de tous.

Chez Boulin, le confiseur de la rue Régemortes, un paon grandeur nature en chocolat, fabrication maison, trône derrière la vitrine. A côté, les crottes en chocolat font figure de parents pauvres.

Un épicier de la place d’Allier expose une vache presque vivante. Rue d’Allier, c’est un paysage de montagne sous la neige avec skieurs et lugeurs qui provoque un attroupement. Les étalagistes ont misé sur des scènes hivernales traditionnelles pour mettre en scène des jouets comme un manège d’avions dont le succès auprès des plus jeunes est garanti. Plus haut dans la rue, la librairie Joly n’est pas en reste, pas plus que la pâtisserie Buck avec son village en chocolat et en sucre.

Encore du chocolat pour une maison, rustique, rue des Couteliers. Aux Trois quartiers, rue Régemortes près du marché couvert, Paul Nageleisen, fils et gendre, ont confectionné, eux-aussi, un paysage enneigé.

Tout ceci a nécessité des semaines de préparation pour les commerçants qui ne s’arrêtent pas là. Ils savent comment plaire encore davantage aux enfants, et ainsi attirer la clientèle des adultes, avec l’organisation, principalement le jeudi, sans école, de rencontres avec le père Noël. Celui-ci est présent à Moulins dès le jeudi 8 décembre. On peut l’accueillir à la gare à 14 heures et suivre dans les rues sa charrette garnie de jouets tirée par l’âne Charlotte. Il se rend aux Nouvelles galeries, rue d’Allier, pour une pause méritée jusqu’à 15 heures et une distribution massive de bonbons. Un deuxième passage a lieu une semaine plus tard, directement aux Nouvelles galeries cette fois. Et la veille du grand jour qui est un samedi, l’épicerie Raymond, rue de la Flèche, le reçoit de 15h à 16 h.

La tradition est respectée et, dans un contexte plutôt morose, il n’en coûte rien aux familles de se prêter au jeu pour leurs enfants. En effet, le chômage a refait surface au cours de l’année. On n’oublie pas, par exemple, que les mines de Noyant, Saint-Hilaire et Buxières souffrent de la concurrence et que le plein-emploi des mineurs n’est plus possible.

Beaucoup de parents savent qu’ils ne pourront pas satisfaire les désirs de leur progéniture. Les prix sont trop élevés. Même en se privant un peu plus, impossible d’acheter la grande poupée qui marche et qui dort à 5 500 francs (173,92 euros), un service à café miniature à plus de 1 000 francs, des soldats de plomb (1 550 francs pour une dizaine de soldats et leur matériel, soit un tiers du budget mensuel d’un ouvrier), une machine à vapeur à 5 750 francs, une locomotive ordinaire et trois wagons pour 870 francs.

Pour croire encore au Père Noël, il reste les petites poupées moins attrayantes à 525 francs, une douzaine de hussards à 250 francs ou un jeu de construction à 440 francs.

 

Louis Delallier

Commenter cet article