Joseph Brunin, dit José

Un autre personnage disparaît de la scène moulinoise, le 11 juillet 1892. Il s'agit de Joseph Brunin dit « José », un célibataire âgé de 46 ans.

Très présent dans la rue où on peut le croiser plus de vingt fois par jour, il est toujours très chargé en sa qualité de déménageur journalier et ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Il prend juste le temps de s’arrêter pour boire deux sous d'eau d'aff (eau-de-vie) au café.

On le dit serviable, honnête, pas exigeant pour sa rémunération au point qu'il n’aurait pas hésité à déménager les tours de la cathédrale pour une pièce de 10 sous si on le lui avait demandé.

José vit rue des Bouchers dans un logis modeste où il reçoit des copains plus ou moins fréquentables, car plus ou moins délinquants. Un soir, quelques-uns sont réunis chez lui pendant qu'il est occupé à lire allongé sur son lit, s’éclairant d'une demi-bougie dont il refuse qu'ils s’approchent.

« Comment diable voulez-vous que je puisse terminer ma lecture ? Ma bougie sera consumée tout de suite si vous êtes tant que ça à vouloir y voir ! »

Louis Delallier