Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Sans façon, quelques faits ordinaires moulinois

Publié le 22 Novembre 2020 par Louisdelallier in Faits divers

Photo L. Delallier

Photo L. Delallier

En juillet 1909, la fête des cours a un an. La bonne humeur qu’elle entraîne, l’envie de s’amuser n’est pas du goût de tout le monde. Le lancer de confettis peut s’avérer une prise de risques inattendue du côté de l’émetteur comme du récepteur.

Un jeune homme envoie une poignée de confettis à une jeune fille accompagnée de son père et récolte en retour de violents coups de canne de la part du papa énervé par cette familiarité. Les témoins prenant le parti de l’agressé, il ne reste plus que la fuite au père pour échapper aux représailles. 

Un peu plus tard dans l’après-midi, c’est au tour d’un garçon boucher de perdre son sang-froid. Il gifle une mère de famille qui lui demandait de ne pas importuner son enfant avec des confettis.

Rue des Geais, dans le fond d’une propriété close de murs, un chalet n’est plus habité. Son propriétaire y vient de temps à autre seulement pour constater que tout est en ordre. Jusqu’à ce jour d’octobre 1912 où on le prévient que son bâtiment n’est plus que l’ombre de lui-même.  Portes, volets, fenêtres, parquets, cheminées et même la pompe du jardin ont disparu en un rien de temps ! On finira par mettre la main sur le démonteur, un voisin difficile...

Il est à peu près 12h 30, en cette fin décembre 1919, un camion transportant une importante cargaison de meubles sous une bâche passe avenue d’Orvilliers. Plusieurs cahots après, le chargement brinqueballé trop fort crève la bâche. Un poêle dégringole sur la chaussée, suivi d’un lit, de chaises, d’un tonneau au fur et à mesure de l’avancée du véhicule. Des passants tentent de prévenir le conducteur qui continue sa route sans sourciller. Ce n’est que dans la côte de Bellevue à Yzeure, à plus de deux km de distance, qu’il constate l’étendue des dégâts.

En novembre 1930, René Barjavel qui écrit un billet quotidien dans les colonnes du Progrès de l’Allier, se fait un malin plaisir de raconter le manège d’une femme qui habite à proximité de la statue du jardiner (érigée alors place d’Allier, à peu près face à la rue Laussedat). Cette ménagère sort de chez elle tous les matins entre 6h 30 et 7 heures, portant un petit balai et son lourd seau à toilette. Elle en déverse le contenu, peu ragoutant, dans la fontaine avant de se mettre au nettoyage à l’eau claire du seau jusqu’à atteindre une propreté presque éclatante. Sa tâche accomplie, elle s’en retourne tranquillement. Ce fait serait sans intérêt, si dans l’eau du bac de cette même fontaine, tout aussi régulièrement, des passants se nettoient les mains, rincent des bouteilles ou même lavent du linge bien que tout ceci soit interdit… S’ils savaient !

En août 1933, le restaurant des Lindron, 76 rue de Bourgogne, reçoit une visite nocturne par effraction. Le lendemain, un rôti de veau, une côtelette de porc, un gros morceau de fromage, une boite de crème de gruyère, deux bouteilles de champagne et une de vin vieux manquent à l’appel. Le cambrioleur avait-il seulement faim et soif ? La question mérite d’être posée. En effet, pour qu’on ne se trompe pas sur ses intentions semble-t-il, il laisse ouvert le sac à main de la patronne contenant encore les bijoux et l’argent qu’elle y avait placés. Sorte d’élégance dans le délit !

 

Louis Delallier

 

*René Barjavel (1911-1985), écrivain et journaliste, a notamment écrit sur des thèmes qui nous concernent de plus en plus, l’angoisse de ne pas maîtriser une technologie toujours plus galopante et l’action de l’être humain sur la nature.

Commenter cet article