En fin d’année, on assiste à une sorte de frénésie d’envois postaux, un peu comme si chaque expéditeur préférait attendre derrière un guichet plutôt que d’anticiper son ou ses envois. Il se retrouve pris dans une affluence qui semble donner plus de valeur à ce qu’il poste. Ou bien encore, il pense que ses vœux ou son présent arrivés trop tôt perdraient de leur sens.
Les derniers jours de 1948 n’échappent pas à l’habitude. Il a fallu recruter cinq facteurs auxiliaires pour dédoubler les tournées. L’un de leurs rôles est de porter un ensemble de courrier à un endroit donné où les facteurs le récupèrent pour le distribuer. On regrette alors encore davantage la suppression de la deuxième tournée quotidienne qui reprendra le 16 janvier 1949 après bien des réclamations et ce depuis des semaines. Le 1er janvier 1949 ne sera pas un jour férié pour les facteurs qui œuvreront le matin et l’après-midi
Le 24 décembre, à la poste avenue Théodore-de-Banville, les employés voient passer 400 lettres recommandées et 470 paquets.
Le 27 décembre, 617 paquets dont 260 avec accusés de réception sont remis à domicile.
Le 28 décembre au soir, 161 valeurs déclarées, 1 500 lettres recommandées, 1 200 paquets et 12 800 lettres ordinaires et plus de 5 000 imprimés ont transité par le bureau de poste. Le trafic lié au commerce est aussi très important : 4 000 lettres et 1 100 journaux. Un troisième et un quatrième guichets sont ouverts pour tenir le rythme.
Le ponton (service postal installé rue Philippe-Thomas, avec accès aux quais SNCF) n’est pas en reste. Les postiers s’y activent tout autant, voire plus, car il leur faut aussi manipuler des paquets parfois lourds. Par exemple, le mardi 21 décembre, 737 sacs pesant en moyenne chacun 20 à 35 kilos arrivent en gare. Le 22, c’est 710 sacs et le 23, 739. Il faut compter également avec les départs : 785 sacs sont chargés dans les trains le 21, 753 sacs le 22 et 883 le 23. En une journée, les employés soulèvent et déposent quelque 1 500 sacs, soit environ 30 000 kilos, c’est-à-dire 13 000 à 15 000 paquets dans d’assez mauvaises conditions de travail. Au cours de la semaine du premier janvier, plus de 220 000 objets transitent par la poste moulinoise.
Louis Delallier