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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Les Chivert, cuisiniers ou musiciens (2) : Emile, Jules et Georges

Publié le 11 Avril 2020 par Louisdelallier in Musique, Portraits

Un autre des frères Chivert, Émile, né en 1876, s’oriente vers la profession de cuisinier comme Jean-Louis, l’aîné, et effectue un engagement volontaire de trois dans l’armée à partir du 5 mars 1896. Sa fiche militaire montre qu’il s’est beaucoup déplacé : juillet 1898 Tourlaville (Manche) - novembre 1898 Vandoeuvre (Meurthe-et-Moselle) -  janvier 1901, rue Barbet de Jouy Paris 7e - mai 1901 Levallois-Perret - juillet 1901 Landéan (Ille-et-Vilaine) - juillet 1902 Compiègne, 12 rue des Tonneliers - mars 1904 Paris 8e, 46 rue d’Anjou - août 1904, 12 rue des Domeliers à Compiègne (Oise) chez Maurice Froment.

Lorsqu’il épouse Isabelle Pottier en 1910, il vit à Paris, 77 rue de Rome dans le 17e arrondissement. Jules et Georges, ses frères sont ses témoins. Tous les deux habitent le 14e arrondissement, respectivement 9 square Delambre et 11 rue Severo et sont musiciens.

On retrouve Émile à Melun (Seine-et-Marne), 12 place de la Gare, en novembre 1912, et à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), 72 quai Gambetta, en mai 1914. Il est mobilisé dès le mois d’août 1914 et, ce, jusqu’en 1919.

 

Et voici, les musiciens de la Garde républicaine*, Georges et Jules, qui ont sans nul doute bénéficié de l’apprentissage paternel, artisanal et à marche forcée, de la musique. 

Jules, né en 1873, est sabotier à Ygrande en 1891. Lui aussi s’engage volontairement, mais pour 4 ans, le 21 avril 1892 à la mairie de Nevers. Il est nommé soldat musicien, le 18 octobre 1893. Le 24 septembre 1896, il démissionne pour entrer à la légion de la Garde républicaine en qualité d’élève garde à pied. Ses talents de musicien lui permettent d’accéder à la 4e classe le 20 août 1904. Il atteindra la 1ère classe en 1920.

Il se marie, après autorisation militaire, le 29 octobre 1907 avec Alice Guiard, employée de commerce. Ses témoins sont Georges, 24 rue Mayer 13e et Émile, 77 rue de Rome 17e, ses frères. L’annuaire des artistes et de l’enseignement dramatique et musical de 1906 le mentionne comme professeur de basse, 52 bis rue de Clignancourt.

Il se produit aussi dans des spectacles au titre de basse solo de la musique de la Garde républicaine. Il se fait généreusement  applaudir au cirque municipal de Reims, le vendredi 7 avril 1911.

Grâce à ses talents de musicien, il est recruté sur concours par les concerts Lamoureux en novembre 1911  pour occuper la place de basse. En effet, il est le seul des cinq concurrents à jouer de la nouvelle basse à 6 pistons de la manufacture Couesnon.

Trois ans plus tard, il est appelé pour faire campagne contre l’Allemagne. Il reste mobilisé du 2 août 1914 au 23 octobre 1919 et obtient la médaille militaire. A la fin de la guerre, il est affecté à la légion de gendarmerie de Paris, caserne des Minimes dans le 3e arrondissement.

Il continue ses activités artistiques encore longtemps car il est au programme de la grande saison sur la côte basque juillet 1933 : « Jules Chevert tuba solo des concerts Lamoureux et de l’opéra de Paris ». Il est titulaire de la légion d’honneur.

Georges, né en 1881, suit le même parcours que Jules. Il s’engage pour 4 ans le 20 mars 1901 et devient soldat musicien le 6 juin 1902. Il est nommé élève garde à pied à la légion de la Garde républicaine le 18 août 1904 et titularisé le 11 novembre 1906. Il figure, lui aussi, dans l’annuaire des artistes et de l’enseignement dramatique et musical de 1906 en tant que musicien auxiliaire, 44, rue Sainte-Placide enseignant la contrebasse si bémol. En 1907, il exerce la même activité, mais 24 rue Mayer.

Marié à Marthe Tavernier, le 6 janvier 1908 à Cambrai dans le Nord, il divorce le  16 juin 1919 quelques mois avant d’être démobilisé de la Grande guerre qu’il aura faite du 2 août 1914 au 23 octobre 1919. Il en revient avec la médaille commémorative et une tuberculose pulmonaire…

Il se remarie dès le  16 septembre 1919 avec Jeanne Jouhet, parfumeuse dans le 9e arrondissement.

Je n’ai pas trouvé la trace de descendants musiciens à cette famille singulière.

 

Louis Delallier

 

*La musique de la Garde républicaine appartient au 1er régiment d’infanterie. Son origine remonte à la création des tambours et fifres des 1er et 2ème régiments d'infanterie de la Garde municipale de Paris, créés par décret du 1er Consul Bonaparte, le 4 octobre 1802. Elle est composée de quatre-vingt-dix musiciens, sous-officiers de gendarmerie, prioritairement recrutés sur leurs compétences musicales, répartis en trois phalanges principales (un orchestre d'harmonie, un orchestre de batterie fanfare et un pupitre de tambours, très emblématique de la formation) qui peuvent se produire indépendamment.

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