Le 16 juillet 1943, une salle de lecture publique ouvre ses portes au 25 rue d’Allier à la place de l’ancienne armurerie Bucheron. Si la numérotation de la rue n’a pas changé, il s’agit de l’emplacement de l’actuel magasin Camaïeu.
En lettres noires sur fond blanc, il est inscrit « Centre d’informations et de renseignements », ce qui donne un tout autre sens à la lecture publique.
La vitrine de gauche donne le ton. Des photographies de chars, de canons à longue portée, de tourelles, de fortifications établies le long des côtes entourent une petite estrade où on peut lire « le mur de l’Europe » au-dessus d’un livre ouvert portant des images de Jeanne d’Arc et de Napoléon.
La vitrine de droite est moins guerrière. Y sont exposés des graphiques, modèles réduits afin que le visiteur mesure l’effort accompli depuis dix ans par le secours d’hiver allemand pour les pouponnières, les maisons de repos, les services d’assistance aux mères et aux enfants dont la dépense a représenté 5 134 709 474 marks.
L’intérieur de la boutique a été repeint de couleurs fraîches. On y trouve des guéridons et une table centrale où des livres comme « Forces de travail contre forces ploutocratiques », « La politique sociale », « L’art » sont à disposition ainsi que des journaux quotidiens et hebdomadaires paraissant à Paris ou en province.
Il est possible d’acheter pour un prix modéré des revues telles que « Si les Soviets gagnaient la guerre », « Paroles en l’air », « Sainte-Hélène, la seule terre que l’Angleterre offrit à un Français ».
Un employé est présent pour guider le visiteur et lui expliquer l’apport salutaire des lectures proposées.
Louis Delallier