Par souci d’hygiène et par commodité, les compagnies du gaz et de l’électricité propriétaires de l’usine à gaz de la rue des Pêcheurs près des abattoirs ont décidé de construire une autre usine un peu en dehors de la ville et selon les données de la science moderne. L’emplacement est choisi rue du Repos, suffisamment à l’écart de la ville pour que les fumées, poussières de charbon et autres émanations produites par cette industrie n’incommodent pas les habitants.
Les compagnies sollicitent donc l’autorisation de construire une nouvelle usine à gaz entre la caserne de la Garde mobile (Quartier Taguin) et la rue Parmentier sur le modèle de clles existant à Aix, Brive et Montauban. Le gaz produit dans la nouvelle usine serait refoulé dans une longue canalisation par la rue du Repos, la rue Durand, l’allée des Gâteaux, le cours de Bercy jusqu’aux gazomètres de 6 000 m3 et de 2 000 m3 fonctionnant à l’usine de la rue des Pêcheurs. Le projet est adopté à l’unanimité au cours du conseil municipal du dimanche 29 septembre 1940.
En novembre 1941, l’usine est en cours d’édification. Elle occupera une surface de 28 000 m2 et comprendra une batterie de fours d’un modèle nouveau, des épurateurs, des machines permettant l’emploi de procédés nouveaux et une économie de charbon de 20% minimum.
L’usine sera entourée d’un mur qui nécessitera 150 tonnes de chaux et ciment, 3 tonnes de fer et 500 m3 de sable environ.
Mais, ce n’est rien comparativement à l’usine elle-même. La batterie des fours demandera l’emploi de 150 tonnes de fer, 8701 tonnes de briques réfractaires, 200 tonnes de briques ordinaires, 90 tonnes de fonte et plus de 2 tonnes de matériel électrique.
Un terrassement de 1 000 m3, 50 tonnes d’acier, 10 tonnes de ciment permettront la création d’une voie d’accès à la ligne de chemin de fer de Paris. Un pont bascule sera construit avec encore 10 tonnes d’acier. L’établissement des égouts consommera 35 tonnes de ciment et environ 100 m3 de sable.
Les hangars à charbon d’une superficie de 700 m2 utiliseront 30 tonnes de fer et 15 000 tuiles.
Pour le bâtiment réservé au logement des services de l’usine, il faudra 100 tonnes de chaux et de ciment, 300 m3 de sable, 4 tonnes de fer. Un local d’épuration du gaz qui se fera sur place est programmé. Une station de pompage installée allée des Gâteaux assurera l’alimentation en eau de l’usine neuve.
Les travaux commencés en 1941 sont interrompus en 1943 par une ordonnance allemande. Ils reprennent en 1945. En octobre 1946, ils sont bien avancés. La salle des machines, un réservoir d’eau, le concasseur de coke, les bureaux et le logement du contremaître sont déjà construits.
L’usine sera très vaste, avec toutes les commodités de fabrication et répondra aux perfectionnements les plus modernes. Elle recevra directement des wagons de matières premières et évitera ainsi les transports dans des camions.
La mise en service a lieu au début de l’année 1948.
Aujourd’hui, des services d’EDF et de GDF occupent les emplacements des deux usines.
Louis Delallier