Jacquemart prend feu le 12 mai 1946, résultat d’une imprudence commise au moment où la population moulinoise fête la victoire de 1945. A minuit moins sept, le secrétaire général de la ville signale qu’un feu de Bengale allumé en haut du beffroi a mis le feu à un drapeau, feu qui se propage ensuite très rapidement aux boiseries environnantes. Les pompiers accourus ne parviennent pas à lancer l’eau assez haut pour atteindre le sommet de la tour. A une heure moins dix, la cloche se décroche et s’écrase dans la rue. Quelques personnalités locales sont arrivées sur place. Le maire Henri Gromolard parti vers 23 heures à Saincaize revient en toute hâte à Moulins. Les curieux qui se pressent sont canalisés par les gardiens de la paix pour éviter tout drame humain. L’horloge aura sonné une dernière fois à minuit et demie.
Le 14 juin suivant, la municipalité prend une mesure symbolique. Elle se range à l’avis de Mademoiselle Jeanne Depresle, conseillère municipale, qui a pris note des doléances des habitants de Moulins. À partir du 17 juin, la sirène de l’église Saint-Pierre fonctionnera pendant 30 secondes environ à midi et à 18 heures tous les jours pour donner l’heure aux Moulinois à la place de Jacquemart hors d’état de fonctionner pour encore longtemps.
En effet, les dégâts sont considérables. Mais, Jacquemart renaîtra de ses cendres en septembre 1948.
Louis Delallier