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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Après Chuchal, voici le père Canard

Publié le 7 Février 2014 par Louisdelallier in Portraits

Le père Canard, de son vrai nom Bonnet, est une figure moulinoise de la première moitié du XIXe siècle. On le décrit comme un grand vieillard sans souci colportant dans la ville des paillassons, des cages, des ratières et des paquets à deux sous remplis de petite centaurée, une plante sauvage médicinale. Cet homme populaire imite à la perfection les voix, les chants d’oiseaux les plus divers, le hennissement du cheval, le braiement de l’âne et bien sûr le « coin-coin » du canard dont il sait rendre toutes les nuances et qui lui vaut son surnom. Les enfants qui le croisent l’applaudissent et lui donnent quelques pièces pour manger.

Dans sa jeunesse, le père Canard part tenter sa chance à Paris où il s'associe avec un aveugle qui joue mal d’une clarinette fausse et sale. Tous les deux donnent des « concerts » sur les ponts et aux Champs-Elysées. Les recettes sont bonnes ce qui n’empêche pas le père Canard de s’engager pour faire la campagne de Belgique en 1832. Lorsque son régiment est licencié, il retourne à Paris pendant quelques temps et enfin rentre à Moulins.

A la belle saison, il part dans la campagne pour y cueillir des simples qu’il revend aux pharmaciens. En hiver, il déambule en ville portant une longue perche au bout de laquelle il a suspendu des rats et des taupes empaillés comme une enseigne pour son commerce de taupières et de ratières.

Lorsqu’il se déplace avec ses paillassons, il a l’habitude d’attirer la clientèle, plutôt rare, en chantant : « Voici l’marchand de paillas, l’argent ne l’embarrasse pas ». Si les acheteurs ne viennent pas, il entonne : « Oh la petite fouère, l’argent n’arrive guère ». Sa voix est si puissante, prétend-on, qu’on peut l’entendre du plateau de Saint-Bonnet, de Vallières et d’autres lieux encore des environs de Moulins.

Louis Delallier

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