La rue était-elle plus sûre du temps des attelages avec chevaux ? Les deux exemples suivants montrent qu’il ne faisait pas bon se trouver sur le passage d’un cheval emballé. Les dégâts pouvaient se produire sur des centaines de mètres.
Le 13 septembre 1906, en fin d’après-midi, à la station des halles, un cheval de Monsieur Liger, l’un des loueurs de fiacre, prend subitement la mouche et part à toute vitesse rue du Pont-Ginguet avant de faire demi-tour pour se précipiter rue des Halles, rue de la Batterie et rue de Pont. Il gagne à la même allure l’avenue nationale (entre la gare et le théâtre) et percute un camion de l’huilerie Gouyon place de la gare où il s’arrête enfin. On relève quelques dégâts au Bazar de l’Allier situé avenue nationale. Le cheval est blessé aux jambes et le fiacre qu’il tirait est partiellement cassé.
Le 30 juillet 1930, également en fin d’après-midi, un cheval de la maison Meunier qui fait le commerce de vin route de Lyon s’emballe sans raison apparente alors qu’on l’attelait. Il se dirige à vive allure vers la ville en traînant son chariot. Il commence par écraser la bicyclette de Madame Choquet. Il s’ensuit trois collisions avec les automobiles de Monsieur Rappoport un Parisien, de Monsieur Bughon de Caluire et de Monsieur Banc, greffier à Neuilly-le-Réal. Une aile droite, une vitre, une porte et une aile gauche sont abimées. Quelques autres dégâts sont à déplorer.La course se termine à l’angle de la rue de Lyon et du boulevard de Courtais après le bris d’un bec de gaz.
Louis Delallier