Printemps 1923, le Lycée Banville à Moulins vient d’acquérir un appareil cinématographique scolaire et possède également un poste de T.S.F. Aussi étonnant que cela paraisse, ces deux machines sont utilisées pour l’enseignement qui s’adapte de cette façon aux nouveaux besoins.
Depuis quelques années, les grandes maisons d’édition cinématographique qui cherchent des débouchés ont choisi de promouvoir le film comme un moyen d’enseigner les sciences d’observation principalement de manière plus active.
Plutôt que d’adapter à un public scolaire les films déjà existants comme « Mœurs et coutumes au Japon », « Industrie des pierres précieuses à Madagascar », « Histoire de Christophe Colomb » « Histoire de Jeanne d’Arc » etc. destinés à un public ordinaire, on a réalisé des films pédagogiques spécifiques pour illustrer les cours de zoologie, de physiologie, de géologie. Mais, le prix élevé de location des films, leur tirage à un petit nombre d’exemplaires restent des obstacles qui devraient disparaître dès que leur usage se répandra dans les établissements scolaires.
Quant au poste de T.S.F., son utilisation se conforme aux programmes officiels de l’enseignement secondaire. Le lycée Banville en possède un depuis l’avant-guerre 14-18. Il s’agissait alors d’un poste à galène. Après 1918, le poste du lycée se perfectionne avec l’utilisation de la lampe Audion mise au point pendant la guerre pour détecter et amplifier les sons. Chaque innovation dans ce domaine est adoptée par le lycée si nécessaire. En 1920, les premières émissions ou concerts sont captés au lycée Banville.
En cette année 1923, les nombreux radio-concerts de la Tour Eiffel, de Radiola, des P.T.T, de Lyon, de La Haye ou encore de Koenigs-Wusterhausen en Allemagne sont reçus par le poste du lycée avec une puissance exceptionnelle. Les élèves, leurs parents ou les amis du lycée participent fréquemment à des visites passionnantes dans ce domaine organisées par l’administration scolaire.
Louis Delallier