Les Moulinois sont inventifs. Après le Mickey trotteur et la voiture électrique avant l’heure (voir mon article du 7 mars 2013), voici la Nautocyclette, bicyclette amphibie dont un prototype a été mis au point par un commerçant de la rue d’Allier.
Le journal scientifique La Nature du 9 avril 1910 lui fait l’honneur d’un article.
Le point de départ est une bicyclette ordinaire à laquelle des accessoires démontables sont ajoutés pour la transformer en engin à aubes.
Un porte-bagages réversible à l’arrière est la clef du système. Pour tenir sur l’eau, il faut renverser ce porte-bagages et fixer deux planches avec deux écrous. Deux flotteurs gonflables et dégonflables avec chambres à air (longueur 1,80 m –- diamètre 0,35 m), maintenus dans un châssis en bois, sont assemblés à l’avant et à l’arrière par ces deux étroites planches de 1,15 m de longueur. La nautocyclette avance au moyen des pédales munies de cale-pieds auxquelles sont adaptées deux palettes en tôle verticales qui servent de pagaies. Le guidon actionne une planchette verticale de 0,50 m de long immergée à 0,15 m dans l’eau et faisant office de gouvernail. Le poids total ne va pas au-delà de 38 kg et la vitesse sur l’eau peut atteindre 9 km à l’heure. J’espère que vous m’avez suivi !
La bicyclette repliée ne laisse pas entrevoir tout son potentiel nautique tellement la conception en est soignée. Des sportifs de Paris et de Berlin ont demandé au créateur des photographies de son appareil. Malheureusement, je n’en ai pas trouvé et la Nautocyclette n’a pas dû faire la fortune de son inventeur, car il n’en reste aucune trace à ma connaissance.
Louis Delallier