Où l’on voit que l’escroquerie n’est pas une création récente. Avec ces quatre exemples qui couvrent 90 années de 1808 à 1898, on constate que les escrocs savent utiliser leur imagination pour leur profit en tirant parti des moyens de leur époque.
1808
Il n’est pas rare que les fromages soient rendus plus appétissants grâce à une couche de peinture rouge. Les fruits et les ouïes de poissons reçoivent eux aussi leur dose de colorant superficiel qui les fera mieux vendre. Les fleurs sont simplement attachées à de fausses queues. Cerise sur le gâteau si je puis dire, en juillet, un lièvre acheté au marché qui se révéla n’être qu’un chat cousu dans la peau d’un lièvre !
1896
Avril, un camelot ambulant s’installe sur le marché pour vendre de petits articles à cinquante centimes. Si les chalands n’achètent pas assez, un complice intervient. Il s’offusque haut et fort du prix de revente des objets en dessous du prix auquel lui-même les a cédés au camelot. Il explique que le camelot ne les lui a pas encore réglés et que c’est pour ça qu’il peut les vendre aussi bon marché. Ça marche puisque les clients achètent aussitôt, croyant faire une bonne affaire
1898
Mars, c’est d’Espagne qu’on écrit à nos Moulinois pour annoncer que 50 000 francs les attendent chez un notaire de la ville et que deux millions sont enterrés tout près. La réponse doit être télégraphiée à Auguste Monténégro ex-banquier à Madrid.
1898
Juin, un négociant en vin envoie des lettres au hasard des adresses récoltées. Il prévient le destinataire que le vin vendu pour du Bordeaux véritable dans les magasins n’est qu’un horrible mélange d’ingrédients divers n’ayant que peu de choses à voir avec le vin. Il propose bien entendu du Bordeaux de qualité en barrique livrée à domicile contre un mandat poste de 200 francs à envoyer à l’Union des bistrots. Il ajoute qu’on le remerciera de ne plus être ainsi la risée de son quartier. L’arnaque fonctionne assez souvent.
Louis Delallier