Au début du XXe siècle, l’hôpital général de Moulins est situé rue de Paris, en partie sur l’emplacement de l’actuel hôpital (celui que nous connaissons étant plus étendu). On y accueille principalement des vieillards et des mendiants. Les terrains attenants sont cultivés pour l’alimentation des pensionnaires. En 1906, Jean Charpy, le jardinier en chef, qui allie compétence et intelligence, règne sur les cinq hectares de terrain depuis neuf ans. Des bassins et des rigoles bien disposés permettent de répartir l’eau de façon adéquate.
Il est aidé de cinq personnes hospitalisées pour accomplir son importante tâche qui est de nourrir deux-cent-quatre-vingts personnes, personnel compris. Des rigoles et bassins judicieusement placés sont d’une grande efficacité pour l’arrosage des légumes dont les graines sont récoltées sur place et utilisées l’année suivante.
Les tomates, melons cantaloups, carottes, pommes de terre, betteraves, haricots etc. qui poussent en quantité ne sont pas les seuls produits du jardin. Les arbres fruitiers comme les pruniers, poiriers, pommiers, cerisiers très nombreux côtoient les pieds de vigne de Chasselas, lesquels donnent une production annuelle de vingt hectolitres de vin. Mais, on n’en connaît pas la qualité. Les légumes et les fruits sont contrôlés et pesés. Leur valeur est calculée d’après les prix les plus bas. En 1904, 1 200 kg de cerises, 1 207 kg de fraises et 3 032 kg de poires ont été récoltés.
Les remarquables résultats de son travail sont périodiquement reconnus. A l’exposition horticole du mois de novembre (gymnase municipal du boulevard de Courtais à Moulins), il fait l’admiration, voire l’envie de tous grâce au lot de légumes qu’il présente. Il a déjà obtenu la médaille de vermeil du concours de visite des jardins organisé par la Société d’horticulture en 1904, celle d’or en 1908, et, en 1913, celles de vermeil pour ses chrysanthèmes et d’argent pour ses fruits et légumes. Il aura été nommé officier du Mérite agricole au début de l’année 1908. En novembre 1920, une nouvelle médaille d’or pour ses chrysanthèmes lui est attribuée.
Louis Delallier