La guerre fait toujours rage, mais la justice ne dételle pas et ne néglige rien de la vie quotidienne. C’est pourquoi, au printemps 1918, Maître Monicat plaide une affaire de première importance.
Deux négociants de Moulins ont eu l’imprudence de mettre en vente au marché couvert un saucisson bon marché « bovo-hippo-porc » de leur fabrication et dont l’étiquetage laissait à désirer. Ils se retrouvent donc au tribunal défendus par un avocat moulinois. On leur reproche l’insuffisance du mot « hippo » pour bien signaler la présence de viande de cheval dans leur saucisson. On leur reproche aussi d’avoir oublié de déclarer la quantité de fécule incorporée (7%) pour lier les autres ingrédients. Et enfin, on leur reproche la petitesse des caractères « bovo-hippo-porc » imprimés sur les pancartes devant leur étal.
Maître Monicat obtient, sans vraies difficultés, l‘acquittement des deux contrevenants qui auront quand même compris qu’on ne plaisante pas avec l’étiquetage.
Louis Delallier