Couverture du livre « Nos chiens sur le front » d'Adolphe Lasnier, illustré par Paul Malher paru en 1915
Première Guerre mondiale, le ministère de la Guerre recrute des chiens de guerre dans toute la France. Il accepte le prêt ou le don provenant de particuliers. Le chef recruteur vient dans la région pendant la semaine du 13 au 18 mai 1918. Il est attendu à Moulins le vendredi 17. Les possesseurs de chiens sont invités à conduire leur animal à la mairie entre 9 h et 17 h. Ne sont acceptés que les chiens de plus de 15 mois et moins de 6 ans, de 0 m 45 et plus. Les bergers briards, beaucerons et alsaciens, les bouviers des Flandres, les dogues, les griffons d’arrêt à poil dur, les samoyèdes ou tous bâtards de ces races sont particulièrement recherchés. Les chiens à pelage clair sont écartés car il faut les teindre pour qu’ils passent davantage inaperçus. Les nouvelles recrues sont conduites dans des chenils à l’arrière du front pour y être dressées. Un mois durant, elles sont habituées progressivement aux détonations, à faire des navettes entre deux points situés à plusieurs kilomètres de distance. On leur apprend la patience, la discrétion. L’entraînement continue ensuite dans des chenils du front bien aménagés pour que les futurs missionnaires conservent la meilleure forme possible. Leur nourriture est variée et suffisamment copieuse. Les principaux chenils du front sont installés dans les Vosges, dans les environs de Toul, dans l'Oise et sur l'Yser.
Plusieurs catégories sont ainsi formées :
Les chiens sanitaires dressés à la recherche des blessés dans les champs de bataille.
Les chiens de tranchées qui doivent avertir d’une façon quelconque, silencieuse, de tout mouvement suspect dans les environs des tranchées dont ils ont la garde.
Les chiens patrouilleurs ou signaleurs que l’homme chargé d’une exploration nocturne conduit en laisse et qui mettent au service de leur conducteur toute la finesse de leur odorat.
Les chiens estafettes ou chiens de liaison qui assurent les communications d’un point à un autre et portent les ordres.
Les chiens de trait utilisés pour la traction des mitrailleuses, voiturettes ambulancières et autres petits véhicules. Dans les Vosges, ce sont des chiens de traîneaux qui tirent des traineaux chargés de munitions, de vivres ou de blessés sur les pentes neigeuses.
Les chiens-ravitailleurs qui transportent des munitions par exemple d’un point à un autre.
On trouve aussi des chiens-soldats à la surveillance des prisonniers, la garde des usines, des magasins, des entrepôts.
Avec les chevaux, les mulets, les ânes, les pigeons-voyageurs, les bœufs, les chiens ont contribué à sauver des milliers de vies humaines. Au total, on estime à 14 millions le nombre d’animaux mort pendant la première guerre.
Pour en apprendre davantage, voir le livre « Nos chiens sur le front » d'Adolphe Lasnier, illustré par Paul Malher paru en 1915 et disponible à la lecture sur le site de la BNF.
Louis Delallier