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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

François Anatole Bossu, de la ferme en Côte-d’Or à une mine moulinoise

Publié le 4 Mai 2025 par Louisdelallier in Guerre 14-18, Portraits

François Anatole Bossu, de la ferme en Côte-d’Or à une mine moulinoise

François Anatole naît à Poncey-lès-Athée en Côte-d’Or, le 31 mars 1876. Sans père officiel, il serait le fils de François Baudry, cultivateur, dont Ernestine Bossu, sa mère, est la domestique. François Baudry est marié à Anne Guillemotte. Le couple n’a pas d’enfant. Le recensement de 1881 montre que François Anatole vit seul avec les Baudry. Cette particularité peut s’expliquer par le mariage d’Ernestine en avril 1877 avec un jardinier d’Auxonne, veuf et père de quatre enfants.

Engagé volontaire dans l’armée pour trois ans en 1896, il en sort maréchal des logis avec une spécialité comme artificier et un certificat de bonne conduite. Mobilisé dès le mois d’août 1914, il est affecté au 36e régiment d’artillerie, puis au 48e. Sa participation à la campagne contre l’Allemagne prend fin le mardi 7 mai 1918, bien loin du front, à Moulins où il est caserné à l’atelier de chargement.

Cet après-midi-là, avec son équipe, il se rend à Nomazy* sur les bords de l’Allier où il doit mettre en œuvre l’éclatement d’obus endommagés par l’explosion de l’atelier de chargement la nuit du 2 au 3 février précédent**. Deux mines garnies de capsules de fulminate sont préparées pour mettre le feu. François Anatole allume les mèches et s’élance vers le poste-abri à environ deux-cents mètres suivant la procédure établie. La flamme le prend de vitesse et fait sauter la première mine qui le blesse grièvement. Un caporal qui se précipite à son secours est bien vite stoppé dans son élan par la détonation de la seconde mine, laquelle ne laisse plus aucune chance au chef-artificier, mortellement touché. Son corps est transporté aussitôt à l’amphithéâtre de l’hôpital Saint-Joseph.   

Ses obsèques se déroulent le vendredi en présence d’une assistance nombreuse composée de militaires et civils qui accompagne son cercueil à la gare. Il sera enterré dans son village natal. Sans enfant, il était veuf de Joséphine Ropiteaux depuis 18 ans et remarié à Mélanie Frognet, jardinière.

 

Louis Delallier

 

*De cinquante à soixante mille obus de 37 ramassés dans les décombres et aux alentours de l’Atelier sont détruits à Nomazy. Cent cinquante mille autres ont été transportés dans les poudrières de Toulon-sur-Mer. Les obus de calibre supérieur sont enterrés près du ruisseau de Godet à Yzeure avant d’être retirés un an après pour une expédition à Fouras en Charente-Maritime où ils sont noyés dans l’océan.

**Voir articles précédents à ce sujet les 2 février 2018 et 30 mars 2025.

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