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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Mi-Carême 1893 à Moulins

Publié le 23 Mars 2017 par Louisdelallier in Fêtes

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

En 1893, on se réjouit de poursuivre encore la tradition de la mi-carême ce qui ne semble pas aller de soi à Moulins. Néanmoins, le dimanche 12 mars, par un temps ensoleillé, les spectateurs se pressent dans les rues pour ne rien manquer du spectacle très attendu. Le défilé commence à 13 heures :

Rues de Lyon, des Couteliers, Bréchimbault, cours Jean-Jaurès, rues de Bourgogne, de Foulet, Derrière-la-Gare (actuelle rue Denis-Papin), les Bataillots (arrêt de 30 minutes), rues Derrière-la-Gare, de Foulet, de Bourgogne , d’Allier, place d’Allier, rue du Pont-Ginguet, Félix-Mathé, Pont Régemortes, la Madeleine (arrêt), pont et rue Régemortes, place Achille-Roche, place d’Allier (côté du marché), rues de Pont, Wagram, Bréchimbault, avenue Théodore-Banville, tour du jardin de la gare, avenue nationale (actuelle avenue Général Leclerc), boulevard de Courtais.

Une petite déception toutefois, car un char unique (voiture décorée et pavoisée) circule. Il transporte les quinze musiciens de l’Indépendante, société organisatrice de l’évènement. Ils sont dirigés par monsieur Martin. Heureusement que les personnes déguisées sont nombreuses. Elles se retrouvent à 20h30 au marché couvert pour le bal masqué et travesti. L’éclairage électrique et les lanternes vénitiennes transforment les pavillons du marché en une salle des fêtes exceptionnelle.

À 21 heures, la grande noce bourbonnaise fait son entrée précédée par les joueurs de vielle. Elle se mêle aux pierrots, pierrettes dominos, arlequins, « panamistes* », pompiers, toréador, militaires, marquises en satin noir et rose. On virevolte, on crie, on chahute, on démasque les jeunes filles qui passent à portée de main, on jette des confettis, même ceux ramassés pleins de poussière par terre…

À 23 heures, on applaudit l’arrivée de la compagnie des pompiers des Bataillots avec le capitaine « Jaidepompe » à sa tête ! À minuit, l’harmonie des Benibouffetons yzeuriens grossit les troupes déjà bien en joie. Le programme se déroule comme prévu :

1 heure : grande bataille de confettis

2 heures : quadrille infernal, descente aux enfers, disparition de Proserpine

3 heures : grande bourrée bourbonnaise, dansée par tous les masques et travestis

4 heures : distribution de bonbons chinois (sorte de pétards à l’utilisation risquée pour les mains notamment).

Nos carnavals renaissants sont bien sages comparés à cette fête débridée qui se poursuit jusque tard dans la nuit.

 

Louis Delallier

 

*Panamistes : personnes ayant touché de l’argent dans l’affaire du canal de Panama.

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