Mardi 27 août 1918, vers 17 heures, dans un ciel jusque-là bien calme, un avion survolant Yzeure et Moulins amorce une descente, heureusement contrôlée, vers les maisons. Le pilote exécute avec brio quelques figures très admirées d’en bas. Ce spectacle inattendu et rarissime est très impressionnant. On imagine les exclamations des piétons et leur intérêt à suivre les évolutions de l’appareil. Aux manettes se tient un caporal du camp d’Avord dans le Cher. S’il s’autorise cette légère entorse au plan de vol qui lui a été assigné, c’est qu’il est natif d’Yzeure et habite boulevard Président (aujourd’hui Jean-Jaurès).
Pendant ce temps, Marcel Veiller, âgé de huit ans, qui habite rue de Bourgogne près du Pont-de-Bois, se précipite dans la rue pour mieux voir la formidable exhibition aérienne. Seulement, Marcel ne voit pas arriver une automobile qui, bien que roulant à faible vitesse, le renverse. Le conducteur descend aussitôt inquiète de la gravité des dommages qu’il a pu infliger bien malgré lui, à l’enfant. Marcel souffre, mais ses blessures ne sont que superficielles. Il est toutefois transporté à l’hôpital Saint-Joseph par précaution où il ne fera qu’un bref séjour car son état n’inspire aucune inquiétude au médecin qui l’examine. Il est sûrement resté à Marcel, un souvenir mitigé de cette fin d’après-midi mouvementée.
Louis Delallier