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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Toujours plus de perfectionnements pour les voyageurs en train

Publié le 21 Novembre 2021 par Louisdelallier

Intérieur de la gare de Moulins

Intérieur de la gare de Moulins

Depuis l’inauguration de la première ligne de chemin de fer pour voyageurs en 1837*, beaucoup de chemin a été parcouru au sens propre et figuré. En effet, des améliorations sont progressivement apportées au profit des voyageurs comme ces quelques exemples choisis entre 1897 et 1912 en témoignent.

En avril 1897, monsieur Guy, propriétaire du buffet de la gare de Perrache à Lyon, met en vente une boîte élégante dont le contenu permet de faire un bon repas en toute tranquillité pendant le voyage. Et quel contenu !

Assiette, fourchette, tire-bouchons, cure-dent, papier-serviette, le Lyon Républicain du jour, une enveloppe avec réclames. Le menu, des plus copieux, au prix incroyable de 3,50 francs, est lui-même incroyable :

2 tranches de saucisson de Lyon - un quart de poulet - une tranche de gigot - une tranche de pâté - un morceau de gruyère - une orange - deux biscuits - une tablette de chocolat - une demi-bouteille d’excellent Bordeaux - une demi-bouteille de Graves - une bouteille d’eau minérale de Saint-Romain - une demi-bouteille de café sans chicorée (chose rare à cette époque) - deux petits pains - un cornet de sel.

Les publicités sur l’emballage permettent cette abondance de nourriture.

Au mois de juillet suivant, un appareil pour distribuer les billets aux voyageurs est mis à l’essai. Le receveur qui devait, jusque-là, rechercher dans un casier spécial chaque billet demandé n’aura qu’à le manipuler pour obtenir un billet découpé, numéroté, daté, mentionnant les renseignements nécessaires au contrôle des billets et les sommes recueillies. Le temps gagné sera précieux les jours d’affluence en été.

Octobre 1898 voit l’arrivée dans les gares P.L.M de nouvelles casquettes pour aider tout un chacun à se repérer, à condition d’avoir bonne mémoire…

Casquette rouge pour les contrôleurs, jaune pour les manœuvres, blanche pour les préposés aux bagages, bleue pour les aides-facteurs, grise pour les employés des messageries, rose pour les graisseurs, noire pour les chefs de train et verte pour les l’hiver les messieurs chargés des bouillottes en hiver. Cette initiative multicolore est l’œuvre de René Picard chef de l’exploitation du P.L.M

Encore une affaire de couleurs en avril 1902. Les grandes compagnies de chemin de fer se sont mises d’accord pour unifier les couleurs des billets de voyageurs sur tous les réseaux : 1ère classe en jaune, 2e classe en vert, 3e classe marron. Les cartes d’abonnement, les cartes demi-tarifs, les billets en papier, les permis, etc. respectent le même code de couleurs. Les coupons de retour sont rayés d’une barre rouge. Les billets pour les chiens sont blancs et leur coupon-retour barré de rouge.

A la fin octobre 1902, apparaissent des étiquettes-images représentant des ballons, moulins à vent, coqs, violons, etc. destinées à faciliter la reconnaissance des colis à livrer et leur recherche en cas de perte. Les voyageurs n’ont plus qu’à y inscrire leurs nom et adresse. Il est précisé que ce système existe en Angleterre depuis des années, mais avec des couleurs criardes bien loin de la délicatesse et du pittoresque de l’étiquetage français !

Dix ans après, la perte de colis ou bagages reste un problème auquel un esprit ingénieux semble avoir trouvé la parade sous la forme d’une sorte de catalogue. Pour aider à identifier l’objet disparu, quatre-vingt-douze illustrations de modèles courants de malles, valises, papiers de voyage, gibecières, boîtes à chapeaux, enveloppes de plaids ou de gaines avec légendes en français, allemand et anglais permettent d’en donner une description fidèle.

 

Louis Delallier

*Le premier train arrive à Moulins le 9 mai 1853. Il circule sur la première ligne de la compagnie des chemins de fer du Centre nous reliant ainsi au Guétin (Bec d’Allier), à Saincaize, Bourges, Orléans et Paris.

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