Jean Brun, Genevois de 102 ans, meurt en mai 1907. Interrogé au moment de son centenaire, il avait donné sa méthode pour une vie aussi longue : Je n’ai jamais pris de médicament et je n’ai jamais consulté un docteur. J’ai bu toute ma vie et toute ma vie j’ai fumé. Je n’ai jamais embrassé une femme à l’exception de ma mère.
Marie Bérillon-Thenance n’a pas délivré sa recette bien qu’ayant dépassé 101 ans au moment de son décès en novembre 1935, lucide et heureuse jusqu’à son dernier jour. Invalide et très sourde toutefois, elle vit avec sa fille célibataire, Marie, au n° 7 de la rue du Pont-Ginguet. Elle a 8 petits-enfants et 4 arrière-petits-enfants. Son seul fils, Eugène, est mort depuis mars 1920.
Née à Effiat dans le Puy-de-Dôme, elle s’installe à Moulins rue du Rivage (alors rue des Anglais). Elle épouse Charles Thenance le 26 juin 1869, arrivé, quant à lui, de Gondrecourt, son village mosan natal. Elle est repasseuse, il est garde-pêche. Les témoins* de leur mariage sont plâtrier, peintre en bâtiment, cordonnier et surveillant de navigation. Le couple vit dans un quartier de Moulins populaire et très peuplé, à proximité de l’Allier comme le nom des rues l’indique.
Charles Thenance meurt le 20 décembre 1889. Il était alors brigadier garde-pêche et laisse ainsi une petite pension à sa femme, bienvenue pour aider à nourrir quatre enfants de 19, 17, 15 et 12 ans.
Eugène, l’aîné, serrurier, épouse en 1900 Jacqueline Monnier, épicière. Marie, couturière, restera célibataire. Amélie, tapissière, se marie en 1899 avec Jean Tauveron, plâtrier. Marie Gilberte, culottière, se marie en 1896 avec Joseph Vallet, tailleur. Bien que Moulinois tous les deux, ils vivent à Paris dans le 3e arrondissement où a lieu leur mariage. Madame Thenance a fait le déplacement.
Pour son 100e anniversaire, elle a les honneurs de la presse locale qui résume sa vie en quelques lignes et quelques erreurs.
Louis Delallier
*Ceux mentionnés sur les actes de naissance de leurs enfants sont : mariniers pour Eugène (en 1870) - paveur et tailleur d’habits pour Marie (en 1872) - marchand de poissons et marinier pour Amélie (en 1874) - tailleurs d’habits pour Marie-Gilberte (en 1877).