Fin mars 1896, la ville de Moulins se dote d’appareils destinés à contrôler les passages des policiers municipaux chargés des rondes de nuit. Ils sont installés rue des Pêcheurs, aux octrois de la route de Lyon, de la gare des marchandises, de la rue de Bourgogne et à l’école maternelle de la rue de Decize.
Comme dans d’autres villes françaises, c’est le système Collin* qui a été choisi. Il s’agit d’une sorte de boîtier fixé dans le mur que le policier doit ouvrir pour y placer son chronomètre, ce qui déclenche le mécanisme de l’horloge et enregistre l’heure sur un papier.
A cette époque, le commissaire est Auguste Lannes, nommé par décret le 14 janvier en remplacement de Justin Platret décédé à Paris le jour de Noël 1895 à l’âge de 47 ans des suites d’une opération à la jambe. Auguste Lannes était précédemment en poste à Dijon et continuera sa carrière à Marseille, puis à Paris. A Moulins, en 1896, il a sous ses ordres : le sous-brigadier Michelon et les agents Batret, Tint, Chégut et Thévenin jeune. Le conseil municipal (la police est alors municipale jusqu’à la décision gouvernementale du 14 janvier 1943 nationalisant toutes les polices municipales) promeut le commissaire Lannes de la 2e à la 1ère classe à dater du 1er janvier 1897 en raison du dévouement, du zèle et l’intelligente activité dont il fait preuve dans l’exercice de ses fonctions.
Louis Delallier
* Armand François Collin (1822-1895) reprend en 1852 l’horlogerie Wagner, créée en 1 790, dont le siège est à Paris au 118 rue Montmartre. Les ateliers sont établis dans le Haut-Jura.
Bernard Henri Wagner témoigne d’une grande confiance envers son successeur : J'ai consenti à me retirer de cette fabrication en faveur de M. Collin, qui a dirigé plusieurs établissements importants à Paris et à Londres, et qui a été récompensé d'une médaille par la Société d’encouragement. Avec la certitude qu'il possédait la pratique et la théorie de son état, et à la manière dont ma clientèle l'avait accueilli chez moi, j'ai pensé qu'il avait tout ce qu'il fallait pour maintenir la réputation de ma Maison ; je lui ai donc cédé, par acte enregistré le 21 juin 1852, mon Etablissement complet, mon Outillage et ma Clientèle, en lui promettant de l'aider des conseils de ma vieille expérience. L’entreprise fabrique de nombreuses horloges parisiennes comme l’horloge astronomique du Palais de l’Industrie, l’horloge des églises Saint-Augustin, Sainte Clotilde, Saint-Germain-L’auxerrois, de La Trinité, et, en 1867, celle de Notre-Dame détruite dans l'incendie du 15 avril 2019.
Elle est cédée à Château père et fils en 1884 et a devant elle encore presque quarante-six ans d’activité.