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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

L'usine de pasteurisation du lait de Moulins-Yzeure

Publié le 15 Septembre 2013 par Louisdelallier in Commerce

La loi du 2 juillet 1935 oblige la pasteurisation du lait non issu d’étables contrôlées et celle du 23 février 1950 astreindra les villes de plus de 20 000 habitants à ne vendre que du lait pasteurisé mis en bouteilles.

L'usine de pasteurisation du lait de Moulins-Yzeure

A la fin de l’année 1948, après Montluçon et Vichy, une usine de pasteurisation fonctionne à Moulins avec un certain retard sur des villes d‘importance similaire.

Les difficultés à surmonter ont été nombreuses pour Monsieur Fabre, Auvergnat installé à Moulins et l'Yzeurien Monsieur Rifflard, créateurs du Comptoir laitier moulinois.

La laiterie est installée rue Lenôtre dans le quartier des Bataillots à Yzeure, commune limitrophe de Moulins. La société Alfa-Laval se met à la disposition du Comptoir pour lui fournir le matériel nécessaire. Des appareils sont importés de Suède. Leur technique moderne garantit aux consommateurs l’hygiène du lait qu’ils achètent.

À l’usine, le lait est stocké dans de grands bacs avant d’être nettoyé de ses impuretés dans une centrifugeuse tournant à 7 500 tours minute. On retire ainsi 1kg à 1,5 kg de boue verdâtre pour 1 000 litres de lait. Vient la pasteurisation dans un appareil à plaques en acier chromé inoxydable dans lequel le lait est élevé à la température de 85° avant de redescendre à 4°. C’est cette différence de température qui tue les germes. Les ferments lactiques qui font tourner le lait sont diminués en nombre et en vitalité pour une conservation plus longue.

Certains laits contenant des acidités sont pasteurisés à part pour en supprimer les acides et les impuretés. Ces laits sont transformés en fromages, beurre ou « petits suisses ».

Le lait obtenu est sain, hygiénique et peut se conserver un certain temps sans tourner. Il est gardé à température constante dans deux tanks de 2 000 litres chacun jusqu’au moment de sa livraison. Des appareils de contrôle et une surveillance spéciale offrent le maximum de garantie.

Les opérations nécessaires pour obtenir un litre de lait pasteurisé requièrent 5 à 6 litres d’eau. Il a fallu forer un puits en plus du branchement communal et se relier au réseau d’égouts pour évacuer les eaux dont le volume dépasse les vingt tonnes par jour.

L’eau chaude nécessaire pour laver les pots à lait est fournie par une locomobile fonctionnant au mazout Il est possible traiter 4 000 à 4 500 litres de lait chaque jour.

En octobre 1948, le lait n’est distribué que vers 11 heures ou midi. La nouvelle organisation qui entrera en fonction le 15 décembre permettra de pasteuriser le lait collecté dans la matinée et de le conserver dans les réservoirs pour être distribué le lendemain de bonne heure. Cette installation répondra à toutes les normes d’hygiène exigées par les organismes ministériels et la répression des fraudes. Par exemple, un enregistrement sur graphique facilitera les vérifications. Des prélèvements pour analyse seront réalisés quotidiennement.

Le Comptoir a la capacité de subvenir aux besoins de la ville estimés à 5 000 litres dès que le rationnement aura pris fin. Il est recommandé aux distributeurs, aux détaillants et aux ménagères de prendre le plus grand soin du lait qui leur est confié en utilisant des récipients très propres, en le conservant à une température basse, à l’abri des mouches et des mauvaises odeurs pour éviter une contamination toujours possible bien que réduite par la pasteurisation.

Le prix de vente du lait pasteurisé est trois francs plus cher. Mais, on considère que le supplément de sécurité alimentaire vaut bien cet effort pécuniaire.

À partir du 16 février 1949, tous les dépôts seront exclusivement servis en lait pasteurisé grâce à une entente entre les laitiers-ramasseurs de l’Allier et le Comptoir laitier moulinois.

Louis Delallier

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