Bien qu’il soit encore tôt, un grand nombre de curieux se presse sur le cours de Bercy et l’allée des Gâteaux sous l’œil vigilant des gendarmes chargés du service d’ordre. La revue des troupes de la garnison doit commencer à 9 heures sous le commandement du lieutenant-colonel Pâtissier du 36e régiment. Le colonel Thionville supervise les opérations. Tous les soldats sont en ordre de marche dès 8h 30. Le temps est splendide.
Les officiers sans troupe de l’armée active ainsi que les officiers des corps de troupe qui n’ont pas de commandement se sont rendus directement sur le terrain de la revue et se sont placés à la droite des troupes. Les officiers de la réserve et de l’armée territoriale qui assistent à la revue se sont placés à la gauche des officiers sans troupe.
Une cérémonie se déroule juste avant le passage en revue attendu par les Moulinois.
La croix de la légion d’honneur est remise par le colonel Thionville au gendarme Michard, déjà titulaire de la médaille militaire obtenue il y a 32 ans à Madagascar où il fut blessé au combat d’Andampy. Pour assister à la décoration de l’un des leurs, la Société des anciens marsouins présidée par Monsieur Piquet avait obtenu l’autorisation d’assister à la revue, drapeau en tête. Après la revue, ses camarades lui offriront un bronze au café de Paris et un apéritif d’honneur. Le maréchal des logis Martin de la brigade de gendarmerie de Bourbon-l’Archambault reçoit, lui, la médaille militaire. Après la remise des décorations, les troupes sont présentées par le lieutenant-colonel Pâtissier. Elles sont disposées à environ deux cents mètres du rond-point, avec en premier lieu les officiers sans troupe et officiers de réserve, suivis des sapeurs-pompiers et des trois compagnies à pied du 36e régiment d’artillerie. Tout près, neuf batteries attelées ont formé une colonne serrée avec l’étendard et les trompettes. Un peloton à cheval accompagne le préfet sur le terrain de la revue et le reconduit à son hôtel préfectoral.
L’ensemble se remet en marche pour un défilé à travers les rues de la ville. Les sapeurs-pompiers et les compagnies à pied du 36e défilent avec les tambours et les clairons des sapeurs-pompiers. Ils suivent le cours de Bercy et la rue du lycée avant de rejoindre leurs quartiers par la place aux Foires (place Jean Moulin) tout comme le 2e groupe qui, lui, arrête sa tête à la place aux Foires. Les batteries défilent au trot en colonne par section. Les trompettes, l’étendard et le 1er groupe tournent à droite au rond-point et suivent le quai d’Allier jusqu’à la place aux Foires par la rue des Pêcheurs. Le 3e groupe comprenant les trompettes et l’étendard rentre au quartier Villars par les rues du Vert-Galant, des Fausses-Braies, François-Péron, de l’Horloge, d’Allier, la place d’Allier et la rue Régemortes. Le défilé des canons est très admiré.
La fête nationale est parachevée par un concert de la Lyre et un grand feu d’artifice. Pendant ce temps, la fête des Cours bat son plein. Les nouvelles illuminations électriques sont très remarquées.
Louis Delallier