Albert Gaston Pésery fait partie des nombreux Français qui ont donné quelque chose pour remplir les 49 wagons constituant le « Merci train » ou train de la reconnaissance destiné aux États-Unis embarqué sur le Magellan en janvier 1949 (voir mon article du 23 juin 2013). Albert Gaston Pésery a tenu à témoigner sa gratitude en offrant une sculpture en bois dont il était l’auteur. Elle se trouve actuellement au Capitole museum dans l’Arizona. Ce don est particulièrement touchant de la part d’un homme dont la vie a été bouleversée par deux guerres dans lesquelles il a pris une part très active au péril de sa vie.
Né en 1887, avenue d’Orvilliers à Moulins, d’un père sabotier, Albert Gaston est mobilisé le 6 août 1914. Fait prisonnier le 11 juillet 1916, il ne peut rentrer chez lui que le 26 janvier 1919. Vingt ans s’écoulent et une deuxième guerre éclate. Cette fois, Albert Gaston entre dans un réseau de résistance, le réseau Alliance où on lui attribue le pseudonyme de Pervenche. Comme il habite près de l’Allier, la rivière qui sert de limite à la zone occupée, il met à profit cet emplacement privilégié pour aider des agents à passer la ligne de démarcation. Mais, le 30 mai 1943, à la suite d'une dénonciation, il est arrêté par les Allemands et interné à la Mal-Coiffée, devenue prison de l’armée d’occupation. Le voilà à nouveau aux mains des Allemands et dans des conditions pires que la première fois car il est déporté le 8 novembre 1943 au camp de concentration de Buchenwald. La procédure « Nuit et Brouillard » qui prévoit que les personnes présentant un danger pour l’Allemagne disparaissent sans laisser de trace, bien que prévue pour lui, lui sera épargnée. Libéré en avril 1945, il regagne son domicile moulinois le 5 mai.
Louis Delallier
Sources
AFMD de l’Allier