On annonce la prochaine fête du quartier de Chaveau à Moulins (rue de Decize et ses alentours) et toutes les réjouissances concoctées pour cette belle occasion.
Malheureusement, le comité des fêtes a commis l’erreur de reproduire, sur ses affiches, un éboueur en train de remplir de détritus son tombereau attelé d’un âne. A sa décharge, les âniers du faubourg de Chaveau avaient été nombreux et célèbres dans tout Moulins à avoir exercé cette tâche de nettoyage de rues avec beaucoup de fantaisie et d’outrecuidance (voir mon article sur ce sujet).
Ce rappel d’un passé récent choque les habitants qui se sentent moqués et qui, sans attendre, déchirent toutes les affiches qu’ils trouvent. Le 16 août au soir, ils envahissent l’auberge où ils savent rencontrer le vice-président de leur comité des fêtes. Monsieur Coussonnet, conseiller municipal du quartier est également pris verbalement à partie. La police, alertée, dresse plusieurs procès-verbaux pour tapage et injures en attendant le procès que le comité des fêtes promet d’intenter pour la dégradation des panneaux. Une solution amiable met tout le monde d'accord. Des affiches sans image remplacent, aux frais des outragés, celles si vivement contestées.
Le jour de la fête, l’apaisement est de rigueur et les seuls troubles à déplorer n’ont pas la rancœur comme origine. Vers 15 heures, une grand-mère de la rue de Decize, âgée de 60 ans, croit avantager son petit-fils en aiguillonnant son âne au moment où les autres concurrents arrivent. Ils la font tomber brutalement. Son état sera jugé comme grave.
Et beaucoup plus avant dans la fête, à 2 heures du matin, le parquet de danse de Monsieur Brunat devient le théâtre d’une scène qui aurait pu très mal tourner. Un repris de justice ivre, libéré depuis peu de temps, menace les danseurs autour de lui avec un couteau. La police se chargera de remettre de l’ordre pour que la fête se termine bien.
Louis Delallier