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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Rien de nouveau sous le soleil : escroqueries en tout genre (4)

Publié le 1 Août 2017 par Louisdelallier in Faits divers

Jules Sanderson, agent d’affaires domicilié rue d’Angoulême à Paris, propose à des commerçants parisiens et provinciaux de louer un espace publicitaire dans l’almanach « British continental American trades directory » dont il est le représentant français, pour 7,50 francs. Pendant sept ans, il parvient à tromper 8 000 personnes environ en leur montrant à chaque visite le même ouvrage en ne changeant que l’année. En juin 1900, un des souscripteurs remarque l’épaisseur inhabituelle de la couverture, ce qui mettra fin à l’arnaque.

 

En 1901, une agence londonienne envoie des émissaires dans les mairies de Paris et dans celles des villes importantes de province. Ils ont à relever le nom des personnes décédées dans la journée en sélectionnant celles qui leur semblent aisées. Puis, ils télégraphient les renseignements à Londres. Le surlendemain, un courrier de la Compagnie internationale d’assurances est distribué chez le défunt.

« Police n°… total de l’assurance : 100,00 francs

Monsieur,

Nous avons l’honneur de vous informer que si vous n’avez pas acquitté, avant après-demain, le montant de votre prime d’assurance sur la vie, qui s’élève à la somme de … francs, nous nous verrons forcés d’annuler votre police, en vertu de l’article 14 de nos statuts. Veuillez agréer etc. »

Les héritiers se frottent les mains et s’empressent de payer l’échéance pour toucher le gros lot qu’ils attendent encore…

 

Juste avant Noël 1902, un négociant de Blois envoie un prospectus à faire saliver, vantant ses dindes truffées, ses poulardes, ses chapons du Mans etc. Les nombreuses commandes, payables d’avance, restent sans suite.

 

Fin février 1909, une bande bien organisée « travaille » à Moulins. On les appelle les escrocs grecs. Trois hommes et une femme ont mis au point un stratagème lucratif surtout les jours de foire.

La femme approche, dans les cafés, des voyageurs de commerce, des employés, des militaires qui sont engagés à venir jouer au poker à l’hôtel avec ses complices, lesquels connaissent toutes les ficelles du jeu et sortent gagnants de ces parties truquées. Le quatuor se déplace beaucoup et échappe ainsi à la police qui pourtant possède d’eux une bonne description.

La femme, brune, est âgée de 35 à 40 ans. Plus grande que la moyenne, elle est très maquillée et arbore une mine arrogante et provocatrice. C’est une ancienne chanteuse de café-concert vêtue de façon excentrique.

Son mari a entre 30 et 35 ans, mesure environ 1m 70. Il est blond et porte une moustache rousse « relevée en chat ». Malgré sa tenue excentrique, lui aussi, il est assez distingué grâce à ses faux airs aristocratiques. Il se présente comme professeur de musique, mais le jeu et la prostitution de sa femme sont ses seuls gagne-pain.

Le deuxième homme, originaire du Lot-et-Garonne, d’environ 55 ans, est plus petit. Sa moustache grisonnante et ses vêtements élégants lui donnent une allure raffinée. Il se dit vendeur d’immeubles ou encore courtier en bijoux.

Le troisième homme, à peu près du même âge et de la même taille, porte une barbe et a les cheveux châtains. Cet ancien boucher à la Villette a tout du personnage louche avec son apparence de maquignon.

 

Même année, même mois, l’escroquerie à l’accident fait son apparition. A la suite d’un véritable accident, un agent d’affaires vient à domicile et propose d’intenter à ses frais des poursuites contre les auteurs de cet accident. Il prélèvera 10 ou 20% si une indemnité est versée, mais rien en cas d’échec. Une fois le contrat conclu avec les victimes, il se rend chez le responsable des dommages et offre de ne pas lancer les poursuites si ce dernier lui verse une somme raisonnable. Neuf fois sur dix, il obtient de l’argent qu’il garde pour lui.

 

Un mois plus tard, autre méthode étonnante de simplicité. Un client entre chez un buraliste pour faire l’achat de cigares avec un billet de 100 francs. Juste après sa sortie du magasin, un autre homme fait l’emplette de quelques bricoles qu’il paye avec un billet de 50 francs. Il attend que le billet soit déposé dans la caisse avant de compter sa monnaie et déclare qu’il manque 50 francs sur les 100 qu’il a donnés. Comme le buraliste se récrie qu’il n’en est rien, le client ajoute des détails sur le billet remis : déchirure, trait au crayon, etc.). Les trois-quarts du temps, le commerçant croit avoir confondu avec l’acheteur précédent et remet la différence. Ceux qui décident de se plaindre au commissariat en sont pour leurs frais, car sans preuve on leur conseille de payer.

 

Louis Delallier

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