Vendredi 16 janvier 1925.
La nuit est bien froide et il est déjà deux heures du matin.
Monsieur Desrichards, la cinquantaine, cultivateur aux Parys à Besson, se presse pour regagner son domicile et se coucher enfin. Il lui reste encore près de 15 kilomètres à parcourir depuis Moulins.
Malheureusement pour lui, le passage à niveau de la route de Clermont à la Madeleine est fermé. Monsieur Desrichards ne veut pas perdre de longues minutes à attendre le passage du train dans les courants d’air glacés de sa voiture à cheval. Il s’engage dans le chemin tout proche parallèle à la grand-route qui passe sous la voie ferrée pour remonter juste après.
Mais la pente est bien trop forte pour le cheval qui s’emballe si bien que la voiture se renverse sur son conducteur.
Le bruit de l’attelage qui s’écrase fait sortir de chez lui monsieur Couturier, receveur d’octroi, aussitôt rejoint par des voisins alertés eux aussi. On relève un monsieur Desrichards inanimé qui paraît sérieusement blessé à la tête. Des agents du service de nuit prévenus de l‘accident le transportent dans un restaurant de la rue des Bouchers, choix curieux car il n’y a pas moins d’un kilomètre et demi à parcourir. Le blessé n’a toujours pas retrouvé ses esprits.
De toute urgence, on fait appeler le docteur Parouty qui, craignant une fracture du crâne, préfère continuer son examen dans sa clinique de la rue de l’Oiseau (à environ 650 mètres). Monsieur Desrichards y revient enfin à lui. Son état de santé n’inspirant plus de crainte, il peut rentrer à la maison vers 10 heures, soit près de huit heures plus tard… Le cheval est en pleine forme et la voiture à peine endommagée.
Louis Delallier
La voie ferrée est aujourd'hui désaffectée.