Comme son nom l’indique encore, ce raidillon de 72 mètres de long (d’après un état de 1829) permettait de descendre du château pour accéder aux jardins bas du temps de la splendeur des Beaujeu. Ensuite, il est devenu un raccourci commode entre le haut de la ville et la place d’Allier, lequel a failli s’appeler « montée du château » en 1881.
L’endroit était bordé de maisons jusque dans les années 1980. Les recensements montrent que plusieurs habitants travaillaient dans les environs proches comme en 1921 Jean Ducrot, surveillant de prison, son épouse et leur fille - Antoine Vouyoux, gardien au musée avec sa femme Louise et sa fille Georgette, ou en 1936, Louis Chabrillac, employé aux Nouvelles Galeries, son épouse et son fils - Jane Peyrethon, institutrice au lycée Banville - Édouard Perrin, surveillant chef à la prison et Berthe, son épouse, surveillante à la prison également.
À la fin de l’année 1934, après avoir constaté pendant des années la dangerosité de ce passage (inclinaison d’environ 15 centimètres par mètre) la municipalité décide sa transformation en escalier avec caniveau sur la gauche. Il ne doit plus servir de piste de vitesse à certains cyclistes* et doit être plus facilement accessible aux piétons. En parallèle, un arrêté municipal y interdit la circulation des véhicules de toute sorte. De plus, on voit là un bon moyen d’occuper les chômeurs quelques heures par jour pour qu’ils justifient leur allocation (rien de nouveau sous le soleil…).
Aujourd’hui, la descente du château est à nouveau une pente sans marches, parfois difficile à descendre en hiver car glissante.
Louis Delallier
*Début novembre 1907, vers 17 heures, Jean Guériot, 17 ans, chasseur au café-concert du Dauphin sur les cours, décide d’emprunter la pente sur sa bicyclette aussi vite que possible. Arrivé dans le virage à angle droit, il ne maîtrise plus rien et fonce dans le mur de la maison Joannard juste au pied de la Malcoiffée. Le docteur Dujon qui l’examine préfère le faire transporter à l’hôpital Saint-Joseph. Heureusement, l’importante blessure à la tête du jeune homme ne lui vaudra que quelques semaines de repos.