L’insalubrité du jardin de la gare

En ce début de XX^e siècle, les médecins moulinois s’inquiètent de la qualité sanitaire de l’environnement dans lequel évoluent leurs concitoyens. En décembre 1905, Le Docteur Bruel, vice-président du comité d’hygiène, attire l’attention des autorités sur la place de la gare.

Cet endroit planté d’arbres et fleuri, réservé aux piétons, semble idéal pour se promener, s’asseoir sur un banc et profiter du soleil ou encore laisser s’ébattre les enfants. Mais les apparences sont trompeuses.

Les personnes qui y passent ou y stationnent sont trop nombreuses pour sa superficie. Les voitures qui circulent le long de ses trois côtés (camions qui viennent à la gare de la petite vitesse, omnibus des hôtels, fiacres, etc.) apportent des nuages de poussière qui s’abattent constamment sur le jardin tant le trafic est important.

Il est même fortement déconseillé aux mamans de conduire leurs bébés, très sensibles aux germes des maladies diverses qui y abondent. Cet écrin de verdure s’avère être l’un des lieux les plus malsains de Moulins.

Le docteur Méplain et d’autres de ses confrères confirment ce diagnostic alarmant. Tous prônent le goudronnage des chaussées réclamé depuis longtemps.

En septembre 1904 déjà, un lecteur du Courrier de l’Allier signale que des essais concluants ont été réalisés à Montluçon et qu’un autre est en cours sur le pont Régemortes, mais rappelle que la priorité est l’avenue de la Gare. Le journal, en réponse, donne l’exemple d’un revêtement nommé « La Rapidité » dont une seule couche évite la poussière pendant deux ou trois jours et dont quatre couches « vitrifient » la chaussée jusqu’à trois mois. 

Louis Delallier