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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Obsèques civiles de Félix Datas

Publié le 16 Mai 2020 par Louisdelallier

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Un peu plus de onze ans après son « frère » Martiniaux, c’est au tour de Félix Datas de faire son entrée au cimetière de Moulins. Il est mort subitement à 79 ans dans son domicile parisien 31 de la rue de Verneuil.

Le 23 février 1884 est un samedi. Il est 13 heures.

Trois tambours et quatre sapeurs avec leurs haches et un détachement de pompiers sont les premiers à franchir la porte. Ils sont suivis du char funèbre tiré par deux chevaux dont la tête est ornée de plumets bleus. Quatre personnalités tiennent les cordons du poêle (drap funéraire) recouvrant le cercueil. Trois représentants de la préfectorale, des conseillers municipaux et d’arrondissement, quatre militaires, trois facteurs des postes, des fonctionnaires, des employés, des lycéens, des élèves des écoles laïques accompagnent également la dépouille. Deux couronnes rouges sont arborées sur des bâtons.

Plusieurs centaines de citoyens et la gouvernante du défunt complètent le cortège. Quelques enfants s’y sont joints pour assister à des obsèques qui embêtent les curés…

La famille est remarquablement absente et n’a pas manqué d’en faire connaître la raison avant la cérémonie par voie de presse. En effet, les nièces de Félix Datas ont tenu à expliquer pourquoi elles ne lui rendront pas publiquement les derniers hommages. Bien qu’ayant aimé un oncle qui le leur rendait bien et malgré la douleur éprouvée, elles ne peuvent pas s’associer à des funérailles volontairement hostiles à la religion. 

La tombe de Félix Datas est près de celle du docteur Louis Laussedat, frère du colonel Aimé Laussedat, homme politique bourbonnais de gauche, contraint à l’exil après le coup d’état du 2 décembre 1851.

 

Louis Delallier

 

* Félix Datas, né à Niort en 1804, fut intendant militaire de la garde nationale sédentaire de Moulins de 1846 à 1851, conseiller municipal (1874-1876), conseiller général (1871-1878) et député de l’Allier (1878-1884) siégeant à l’extrême-gauche.

 

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