Dans la nuit du samedi 26 janvier 1901 au dimanche 27, les bœufs enfermés dans la bouverie de l‘usine de conserves*, rue des Conserves (actuelle rue Léopold-Maupas) émettent des beuglements terribles pendant plus d’une demi-heure, effrayés par une présence inconnue.
Le bouvier chargé de la surveillance de nuit réussit à les calmer en présentant la lumière d’une lanterne à la porte d’entrée de l’écurie donnant sur la levée et en frappant le sol à coups de fourche.
Il fait ensuite une ronde pour tenter de comprendre l’origine de cet affolement général. Les traces de pattes qu’il repère dans la terre du jardin lui font aussitôt penser à un loup de belle taille. Sa connaissance des bœufs lui permet d’éliminer l’hypothèse d’un chien rodeur qui, selon lui, ne les aurait pas inquiétés.
Monsieur La Couture, administrateur de l’usine, confirme l’évènement. Le froid hivernal rendant la nourriture rare, le loup s’est probablement risqué en ville pour y dénicher quelques bons morceaux. Mais, il a vu trop grand en s’approchant d’un troupeau capable de donner l’alarme pour se protéger, même si, dans le cas de bêtes promises à l’abatage c’était reculer pour mieux sauter.
Louis Delallier
*voir mon article à son sujet