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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Décembre 1950 à Moulins : cadeaux et bonne chère

Publié le 12 Décembre 2021 par Louisdelallier

Marché de Noël 2009 à Moulins (Photo Louis Delallier)

Marché de Noël 2009 à Moulins (Photo Louis Delallier)

Dès les premiers jours de ce mois propice aux achats, les devantures des magasins rivalisent d’inventivité pour attirer les clients. Le nouveau bazar de l’avenue Théodore-de-Banville a mis en avant un maximum de ses jouets pour tenter les familles. Monsieur Peuchot, directeur des Nouvelles Galeries, rue d’Allier, et son personnel ont réussi un décor lumineux qui occupe la majeure partie du premier étage. Sapins ornés de fleurs en papier et d’ampoules électriques, guirlandes géantes au-dessus du hall, un Père Noël plus vrai que nature si on peut dire et un manège attendent les enfants qui s’immergeront avec bonheur dans la féérie de Noël. La publicité affirme que les Nouvelles Galeries sont leur magasin préféré, magasin ouvert les lundis 11 et 18 décembre, mais fermé le dimanche 24.

Il n’en est pas de même au Grand bazar du marché, à l’angle des rues Gambetta et de la Batterie, qui ouvre exceptionnellement la veille de Noël toute la journée. On y trouve des jouets en veux-tu en voilà et des cadeaux pour toute la famille sur deux niveaux d’exposition de vaisselle, bibelots, quincaillerie de ménage, etc.

À la maison Moreau (66 rue d’Allier et 3 rue Voltaire), les poussettes pour poupées ravissent la vedette aux cycles et motos Peugeot, tout en restant dans la gamme de produits roulants.

Chez Tout pour l’enfant, 10 avenue Théodore-de-Banville, les articles de puériculture habituels côtoient les poupées Laflex, les autos à pédales Gui et Sebet, les landaus de poupée pliants « Sélect » et même des landaus de poupée musicaux « Sive » dernier cri. Les commerçants sont bien informés de ce qui plaît aux tout jeunes.

Joly, libraire-papetier, à l’angle de la rue d’Allier et de la rue Voltaire (la librairie Lacour occupe actuellement cet emplacement) vend des jeux de marque Assemblo ou Aimanto et des Monopoly.

Les libraires Martinet, 1 rue Laussedat, et Crévenat-Pin, 25 rue de la Flèche, comme le libraire-papetier Guéraud, 28 rue des Couteliers, misent sur les albums et livres pour enfants, le papier à lettres, les jeux de société.

Pour les plus grands, les fourreurs Chaput « Au Canada » (14 cours Jean-Jaurès), Tison (21 rue des Bouchers), annoncent un arrivage important de renards argentés provenant directement du Canada. A cette époque, c’est un argument de vente efficace.

Les bijoutiers Paul Lagrue (32 rue d’Allier), Iaman frères (18 rue Gambetta), Langlois (12 rue des Couteliers), Jean Stouvenot (28 rue d’Allier) proposent les traditionnels bijoux et montres.

Les maisons Bérillon (lingerie, mouchoirs linge de table, draps brodés, cravates) place Garibaldi et rue Blaise-Pascal, Leturcq (linge de table et de toilette (mouchoirs, cravates, écharpes) (59-61 rue d’Allier), la chemiserie-lingerie Conchon-Quinette (8 rue de l’Horloge), et la ganterie Meunier (10 rue de la Flèche) soulignent la qualité de fabrication de leur marchandise, leur principal atout.

Les quincailleries L’Orsa (28 rue Régemortes), et les Forges de Vulcain (49-51 rue d’Allier), elles, ont sorti les poêles, calorifères à feu continu, radiateurs à gaz et cheminées, les cuisinières de ville et de campagne pour mieux affronter les rigueurs de l’hiver.

Aux Trois quartiers (9 rue Laussedat) où l’on vend du linge pour la maison, les enfants sont invités à venir vérifier l’existence du Père Noël chaque après-midi. Comme ils sont forcément accompagnés de leurs parents, les ventes doivent suivre.

Les fêtes sont aussi l’occasion de mettre les petits plats dans les grands. Pourquoi ne pas profiter des assortiments de boules à la crème ou pralinées, de boîtes de chocolat à la liqueur, d’apéritifs renommés, d’asperges, de fonds d’artichauts, d’escargots, de vins fins et de champagne, de rhum chez Brézière (rue Laussedat), Raymond (rue de la Flèche), Billaud (rue Régemortes), ou encore à l’épicerie parisienne (place d’Allier) ? Là, une remise de 2% attend l’acheteur qui dépensera plus de 500 francs.

Les toquades moulinoises et les Moulins d’or (marques déposées), créations de la maison H. Berthou, pâtissier-confiseur au 16 cours Jean-Jaurès attendent les gourmets.

Les charcutiers distribuent gratuitement des sachets de poudre gélifiante naturelle pour mayonnaise ne ratant jamais. Mais comment entrer pour se procurer le sachet magique sans faire quelques emplettes en même temps ?

Des dîners de réveillon du 24 décembre et des déjeuners de Noël sont organisés dans au moins trois lieux d’importance à Moulins. Le Trianon-dancing (près du cinéma L’Artistic, place Garibaldi) annonce bons vins et nourriture de choix pour un réveillon à peu de frais animé par l’orchestre Florio Rossi « augmenté » dans un cadre agréable. L’entrée est gratuite.

Un orchestre est également présent à la soirée de Noël à l’hôtel Darmangeat, place aux Foires (place Jean-Moulin actuelle) ainsi qu’à la Brasserie des cours pour un souper dansant.

Cette même Brasserie des cours sert un copieux repas le dimanche midi élaboré dans la plus pure tradition culinaire de Noël pour 600 francs :

Huîtres fines claires
Galantine de volaille au foie gras
Truites de l’Isère amandine
Croustades de champignons à la crème
Faisan rôti sur canapé
Salade Rachel
Bûche de Noël
Coupe Thaïs
Assiettes de friandises
 

À la mi-décembre, comme pour parfaire l’ambiance des préparatifs, la neige tombe.

 

Louis Delallier

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