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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Un voyage de noces surexploité

Publié le 13 Mars 2022 par Louisdelallier

Le Petit Parisien du 1er mars 1907

Le Petit Parisien du 1er mars 1907

Les Gruard sont passés par Moulins au début du mois de novembre 1908 pour raconter par le menu leurs aventures postnuptiales sur la planète : Angleterre, Norvège, Turquie, Sibérie, Japon, Amérique du Sud, États-Unis, Espagne, Italie, etc., avec 50 centimes en poche et comme seul moyen de subsistance la vente des œuvres peintes de monsieur qui s’est refusé à puiser dans sa fortune personnelle. Il est précisé que les aventuriers devaient voyager pendant 10 ans mais qu’une maladie de madame les a retardés de plus d’un an. Voilà de quoi attirer les amateurs d’histoires inédites qui vont remplir la salle de la conférence et s’acquitter avec enthousiasme de leur droit d’entrée.

Le Vicomte Raoul de Gruard se marie le 17 mai 1896 et déclare à la toute nouvelle vicomtesse qu’ils partent aussitôt à pied autour du monde en guise de voyage de noces. Il y a un pari de 150 000 francs derrière cette décision. Dix ans plus tard, La Presse du 10 juin 1906 annonce le retour du couple en France après des tribulations exceptionnelles. Mme de Gruard affirme qu’elle ne comprenait pas la portée de la phrase qu’elle répétait à l‘envi avant de se marier : « Je le suivrais jusqu’au bout du monde ».

La réalité est bien loin, semble-t-il, des narrations convaincantes entendues par les Moulinois et autres provinciaux au cours de la tournée des Gruard. En effet, pour en apprendre davantage, il suffit de faire des recherches dans la presse nationale et étrangère pour découvrir des informations édifiantes.

Dès juillet 1898, un nommé Eugène de Gruard anime, seul, des conférences en Algérie, à Constantine, Sétif, Mostaganem, Bougie. Il offre deux peintures sur porcelaine à une société de gymnastique qui l’a accueilli.

En septembre suivant, le même Eugène de Gruard (dit Raoul Westener, Westoim ou encore Westonn) se raconte encore, à Ajaccio cette fois. Parti de Paris le 17 mai 1896 avec 50 centimes en poche, il a traversé Hollande, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Bohême, Pologne, Russie, Sibérie, Turquie, Egypte, Tripolitaine, Tunisie, Algérie, Maroc. Mais atteint par le paludisme, il souhaite se refaire une santé en Corse avant de s’embarquer pour l’Espagne. Il expose son carnet de voyage où des personnalités éminentes ont écrit des louanges à son sujet et leur sympathie pour la France.

En mars 1899, La Gironde et le Vélo parlent de son arrivée, directement de Brest, tel un chemineau qui explore le monde. Il n’accepte aucune aide en espèces et vit de ses peintures sur porcelaine. Les recettes bordelaises sont importantes. Puis, c’est Pau où, en plus des histoires formidables sur ses étapes dans les pays étrangers, il s’épanche sur les fièvres paludéennes qui lui ont paralysé le bras droit et ont compliqué son travail.

A Châteauroux, en mai, il se présente comme ancien brigadier de spahis ayant répondu à un pari de 30 000 francs. Son départ pour les Amériques est imminent.

A Saint-Quentin, Compiègne, Senlis, les jours d’après, il se dit originaire de Chauny et faisant le tour de la France avec Charles Somme et E. Willman, artistes lyriques, qui le suivront aussi dans le monde. Il organise des tombolas dont les lots sont ses assiettes peintes. Il explique avoir risqué la mort plusieurs fois et que sa paralysie partielle des avant-bras et complète des mains lui viennent de ses nuits à la belle étoile !

Décembre 1900, on le retrouve à Salonique pour une conférence au Sporting club.

En juin 1901, à Avignon, Eugène de Gruard ajoute un évènement cruel à son périple international. Des individus, vraiment peu recommandables, s’en sont pris à lui et l’ont enfoui dans le sable, la tête recouverte de miel pour être dévoré par les insectes et les oiseaux.

Dans le même temps, un petit bémol se fait jour dans le Journal de Salonique. Il y est traité de charlatan qui a « profité de la surexcitation du public pour organiser une soirée théâtrale à son bénéfice » avant de s’enivrer avec l’argent récolté.

A Versailles, en juillet, il a, affirme-t-il, parcouru 32 000 km. Il revient sur l’épisode du sable et du miel dont il est sorti vivant grâce aux secours du poste de Ouargla dans le Sahara algérien. Puis, il est fait prisonnier par des pirates marocains, s’évade et regagne Oran. En Abyssinie, surpris par un tigre, il se réfugie dans un cocotier où il vit plusieurs jours se nourrissant des feuilles. Il a été également condamné à Londres à plusieurs mois de prison pour avoir refusé d’enlever son brassard tricolore. Il dit être en partance pour Brest.

Aux Sables-d’Olonne où il descend au grand hôtel de la Plage à la mi-août, il est toujours ancien brigadier de spahis originaire de Chauny accompagné de deux personnes dans son tour du monde. Il a 26 ans. Il prévoit une fin de voyage l’année suivante.

L’Echo de Jarnac annonce son arrivée à Royan avant son embarquement pour Montevideo le 22 septembre. Raoul (il ne se fait plus appeler Eugène) profite de cet arrêt pour entrer dans la cage aux lions de la ménagerie Laurent. Peut-être est-ce un petit frisson supplémentaire après tant d’épreuves ?

En novembre et décembre de cette année 1901, il retourne en Afrique du Nord, cette fois Paul Richaud est avec lui. A Oran, il s’attend à une réception brillante.

Février 1902, à nouveau Avignon, les exploits sont à peu près les mêmes. Seul le kilométrage a augmenté : 39 800 km.

Dijon, Saintes (Hôtel du Commerce, rue du Lion d’Or), Angoulême (Café de la paix), Toulouse (amphithéâtre de l’ancienne faculté des lettres, rue Rémusat), la tournée continue. Il est à noter qu’aucune Mme de Gruard n’est du voyage.

Mars 1903, Chivasso en Italie, 54 000 km, les choses s’aggravent. Eugène-Raoul est en deuil. Son compagnon a été décapité en 1897 par les Rifains, pirates de la côte du Maroc. Lui-même fut retenu prisonnier en Algérie. C’est là que, blessé de coups de couteau, il est enterré dans le sable où il reste évanoui plus de 10 heures.

En septembre, il s’arrête à la brasserie de Tantonville à Chalon-sur-Saône avec Laurent Revel, un nouveau venu dans l’affaire depuis un an. 57 890 km ont été accomplis.

Le Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement fait part de l’arrivée de Gruard sans le docteur Humbert, mort au Maroc. Le globe-trotter a réuni 5 352 cachets de tous pays dans un registre de plusieurs volumes. Il fait sa conférence au cirque.

En octobre 1904, le Figaro se fait l’écho de l’arrivée à Biskra en Algérie de M. et Mme (enfin !) de Gruard, lesquels espèrent rentrer à Paris à la fin de l’année. Le pari est monté à 200 000 francs.

En janvier 1905, la même information ou presque paraît dans le Petit Provençal.

Le 24 février, le Trifluvien, journal de Montréal, cite Laurent Revel et l’associe au vicomte de Gruard dans un tour du monde pédestre. Revel est l’artiste-peintre sur porcelaine et Gruard le conférencier. Séparés à New-York, ils auraient dû se rejoindre à Saint-Louis. Le séjour de Revel pendant deux mois à l’hôpital Notre-Dame de Montréal a contrarié leurs plans. Une fois sorti, Revel est l’hôte de M. Chatelain, son compatriote, au 100 rue Saint-Charles.7

Où Madame Gruard réapparaît

Il faut néanmoins attendre le communiqué de la Presse du 10 juin 1906 pour apprendre que le couple est descendu à l’hôtel Bristol à Paris. Il est rappelé qu’à la suite d’un pari de 300 000 francs avec quelques amis de la société de géographie qu’il ferait le tour du monde en trouvant ses moyens d’existence dans son art. Le vicomte est parti aussitôt marié. Chacun des époux a été malade pendant de longues journées, mais tous les deux ont tenu bon sans l’aide de quiconque.

Où Laurent Revel supplante complètement Eugène Gruard et pour cause

A la toute fin du mois d’août 1906, Laurent Revel est reçu dans les locaux de la Petite République. Ancien engagé volontaire au 22e bataillon de chasseurs alpins à Albertville, c’est un hardi méprisant le danger et de surcroit peintre sur porcelaine. C’est avec lui que part Gruard le 17 mai 1896 pour l’incroyable voyage dont il rapporte des faits plus nombreux et encore plus terribles.

Dans le désert de Nubie, 17 autochtones les agressent violemment. Heureusement, au moment où ils allaient être achevés, leurs deux énormes chiens mettent en fuite les méchants. Une caravane les recueille et les conduit à l’hôpital de Tigré où ils restent plusieurs jours sans connaissance. Il leur faudra un mois et demi pour guérir. Ils font route ensuite vers l’Hindoustan.

A Ong-Tchou (entre le Tonkin et Pékin), Laurent Revel observe un mariage de morts chinois (croyance qu’un célibataire décédé ne pourra pas trouver la félicité sans un cadavre de femme à ses côtés). Il est arrêté parce qu’il a souri. Gruard arrive à le faire délivrer au bout de 4 mois.

Gruard sera assassiné par des bandits en novembre 1905 à Garvin près de Clear-Creek en Californie. Revel essaye en vain de se venger. Au Venezuela, il engage un pion (guide) pour aller de Caracas à Valencia dans la montagne qui l’abandonne et emporte ses bagages. Il erre pendant quatre jours en pleine forêt vierge au milieu des boas et des tigres. Un cavalier lui indique le chemin.

Dans la Cordillère des Andes, il manque d’air et se trouve mal. Il peine particulièrement dans un défilé de 275 km entre des montagnes à pic qu’il doit franchir à 4 000 mètres d’altitude.

Dans la pampa (plus de 1 240 km de traversée - parfois plus de 200 km sans habitation), il est attaqué par des bœufs dont il réchappe difficilement en faisant tournoyer sa carabine au-dessus de sa tête comme un lasso. Le gardien du troupeau vient à sa rescousse.

Au Canada, à Trois-Rivières, il manque d’être tué par un membre de la tribu des Coknowaga marié et très jaloux.

Avec au moins 80 000 assiettes peintes à son actif, Revel a gagné quelque 125 000 francs dont il ne lui reste rien car des bandits se sont chargés de son pécule.

Parti de Buenos-Aires le 18 mai à bord du paquebot « L’Algérie », il débarque à Marseille le 12 juin 1906

Peu après, installé à Montmartre, il exhibe volontiers ses 22 registres dans lesquels ministres et consuls attestent de son passage. Il a rapporté nombre de photographies, tableaux comme autant de preuves de ses pérégrinations mouvementées.

En septembre, L’Intransigeant ne manque pas de faire le compte rendu des mésaventures de Laurent Revel. Ce dernier se plaint de perdre plus d’argent qu’il n’en gagne avec ses conférences et la vente de ses assiettes. A New-York, il provoque l’admiration d’une Française, aimée d’un « nègre » qui lui voue dès lors une haine mortelle et échappe par hasard à sa vengeance.

Dans la même ville, un Américain lui arrache sa cravate dans la rue. Il lui rend la pareille et les deux hommes en viennent aux mains. Il gagne la partie admiré par les spectateurs. Deux agents le reconduisent chez lui. A Worcester dans le Massachussetts, une hôtelière veut l’épouser et lui offrir sa fortune de 300 000 dollars, une maison de 20 000 dollars et des chevaux de course.  L’ami de la dame veut le tuer, mais il échappe au danger grâce à sa force corporelle.

Il apprend la mort de Gruard en Californie. Ils devaient se rejoindre à Caracas. Enlevé par une patrouille à Quito où la révolution vient d’éclater, dévalisé à Mendoza, arrêté à Odessa pour avoir mal parlé à un pope, capturé en Sibérie par des Cosaques, car pris pour un déporté en fuite, en Turquie spectateur du recrutement des plus jolies femmes pour le harem du sultan, d’une cérémonie religieuse où 2 000 derviches se flagellent avec des cordes, il se complaît à détailler ses mésaventures.

Il affirme savoir se faire comprendre dans tous les dialectes et conclut l’entretien par « Voyez-vous, rien ne vaut son pays. J’aime mieux la France »

La Libre Parole se félicite le 2 septembre 1906 d’être l’un des premiers journaux visités par un Laurent Revel dans une forme superbe. France, Belgique, Angleterre, Hollande, Allemagne, Suisse, France Espagne, Maroc, Algérie, Tunisie, Italie, Grèce, Turquie d’Asie, Egypte, Erythrée, Abyssinie, Hindoustan, Siam, Annam, Cochinchine, Chine, Corée, Japon, Canada, Klondike, États-Unis, Porto-Rico, Colombie, Mexique, La Havane, Panama, Equateur, Pérou, Chili, Brésil, Argentine, soit 100 000 km à pied, pour un chasseur alpin entraîné, rien de plus banal…

Le récit prend quelques chemins de traverse et les circonstances de la mort de Gruard se modifient. Attaqué par des voleurs professionnels en Californie, il est tué d’un coup de poignard. Contrairement à ce qu’il a raconté précédemment, Revel aurait été présent. Il résiste, est blessé à une main et doit son salut à l’intervention de son chien danois. 

A Quito, la patrouille qui l’a enlevé lui demande de combattre mais il ne sait pas contre qui. Il est relâché à la suite de l’intervention de M. de Sainte-Marie, ministre de France à Quito. Au japon, à Yokohama être confondu avec un espion russe lui vaut 4 jours de forteresse. Dans ses registres, figurent parmi les 54 000 signatures celles de José Figueroa-Alcorta, président de la république argentine, Lazard Garcia président de l’Equateur, sa majesté le roi de Grèce, M. Roosevelt, gouverneur du Canada, le ministre de France à Pékin, le roi des Belges, le duc de Connaught, le shah de Perse. Revel a la ferme intention de repartir pour visiter l’Australie.

Au journal La Presse, il raconte à peu près la même histoire. Avec un ami chasseur alpin comme lui, il avait l’habitude de marcher dans toute la France, ce qui leur a conféré une petite notoriété. Un riche Français parie avec eux un tour du monde contre de l’argent. Le chien de Revel est plus terrible qu’un lion. Il aurait appris la mort de Gruard par une dépêche reçue en Amérique du Sud ou dans un journal lu à Caracas. La version diffère de celle donnée au Figaro en février 1907. Sa canne, sculptée par un indien de l’Amazonie, est une lance déguisée avec un fer tranchant.

La société de géographie de l’Est consacre plusieurs pages de son bulletin de 1907 aux aventures de Laurent Revel, 33 ans, dont elle loue l’endurance et la rigueur pour avoir accumulé les preuves de ses traversées de pays.

En mars 1907, il se confie au Parisien. Originaire de Saint-Genix en Savoie, il fait son service militaire dans les chasseurs alpins. C’est un ami qui lui propose un tour du monde. A la mort de son ami, le découragement le saisit et il songe à rentrer en France. Olivier Taigny, chargé d’affaires de France à Caracas, l’aide. Au Pérou, il passe deux mois chez les indiens Jivaros sur les rives d’un affluent de l’Amazone. Des Péruviens le dépouillent et il traverse la cordillère des Andes sous protection de la police chilienne. Il pénètre en Argentine, à Mendoza, avec sa seule moustiquaire pour se protéger des intempéries car il ne lui reste rien. Son chien a été tué par les cow-boys qui ont assassiné son compagnon de route Gruard. Il a repris un chien semblable. Il estime avoir parcouru 120 ou 130 000 km en zig-zag. Le chef de la police canadienne, Émile Trudel, lui a signé un long autographe le 1er mars 1905.

 

Dans un article du 29 avril 1907, le Grand Echo du Nord de la France fait son portrait : « Cheveux blonds flottant au vent, chapeau mou de crâne allure, figure énergique, deux grands yeux bleus, scandant sa marche à l’aide d’une canne curieusement sculptée ». Il est de passage à Lille après avoir touché les 150 000 francs promis par une riche personnalité parisienne pour 100 000 km en 3 650 jours. Il se rend à Anvers pour une conférence sur les pays visités avant de partir à Tanger où il commencera un nouveau voyage (Afrique et Australie) parié 100 000 francs avec le comte de Dion-Bouton, le fameux constructeur automobile. Il se fait accompagner par Tom et César, deux chiens danois massifs.

 

Retour du couple Gruard

En septembre 1907, plusieurs journaux français annoncent l’arrivée du vicomte et de la vicomtesse à Turin après un périple de 66 000 km avec une moyenne de 50 km, voire 801 km quotidiens. Le mort se porte donc bien. En 1908, ils organisent une tournée française qu’ils financent par des tombolas : Mende, Grenoble, Saint-Claude, Calais, Bourges.

En novembre 1908, le Courrier de l’Allier et le Journal du Cher reprennent la vieille histoire du départ de Paris le 17 mai 1896 avec 50 centimes en poche et le retour à Marseille 11 plus tard. À cause d’une maladie de la vicomtesse, ils ont été dans l’obligation de demander un sursis pour honorer le pari et encaisser l’argent à la clef. Leurs relations de voyage seront publiées.

En octobre 1912, le Petit Troyen signale leur présence dans la région et leur retour au bercail en février 1913.

En décembre, Raoul de Gruard se présente seul à Carcès dans le Var avant de gagner Brignoles avec son accompagnateur.

La Dépêche de Brest, le 2 juin 1913, admire son énergie et sa ténacité au bout de 17 ans de voyage. Qui dit mieux ?

Peut-être l’Intransigeant du 23 janvier 1914 qui s’enthousiasme pour deux globe-trotters, Gruard et Édouard Maturier, revenus d’Amérique du Nord et du Sud, de Chine, du Japon, d’Australie, de Perse, de Turquie, d’Egypte, de Russie, de Roumanie, de Bulgarie, d’Autriche, du Maroc, de Tripolitaine, d’Italie, de Suisse, soit environ 97 500 km qui ont subsisté en vendant les tableaux des paysages vus.

Le 2 mars, l’Union Libérale présente un monsieur de Gruard (peintre de talent) et son manager, Maurice Poitevin, qui ont parcouru 96 000 km, visité les 5 parties du monde avec 50 centimes comme toute fortune au départ. Ils sont à Tours.

Eugène-Raoul de Gruard est à nouveau solitaire quand il s’installe au restaurant François 1er rue Saint-Martin à Amboise, venant de Blois, à la fin du mois de mars. Il porte un béret posé crânement sur sa tête. Causeur charmant à la mémoire fidèle (!), artiste-peintre talentueux, il montre avec plaisir les milliers d’attestations et d’autographes récoltés à travers le monde.

La Petite République du 30 août 1906 et le Petit Parisien du 1er mars 1907 publient chacun un portrait de l’homme qui a été interviewé par l’un de leurs journalistes et qui s’est présenté sous le nom de Laurent Revel.

La guerre met un coup d’arrêt à ce qui ressemble à une supercherie hors du commun par sa durée, 18 ans. Gruard et Revel sont-ils une seule personne ? Ces noms sont-ils inventés ? Aucun journal n'est revenu sur ces péripéties rocambolesques pour les remettre en question. Peut-être par amour-propre...

 

Louis Delallier

 

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