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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Yzeure et sa fête de Pâques

Publié le 18 Avril 2022 par Louisdelallier

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Il en est déjà question au conseil municipal yzeurien en février 1877 et, depuis, les forains continuent toujours à fréquenter la place Jules-Ferry à chaque retour de la fête pascale.

En 1893, les 2 et 3 avril, la température est estivale. La foule se presse et s’entasse. Les fraîches robes printanières côtoient les uniformes strictes des soldats permissionnaires. L’animation ne faiblit pas pendant tout l’après-midi tellement il y a à faire et à voir : cirque traditionnel, musée des célébrités, théâtres, galerie des points de vue, arène athlétique, jeu des petits chevaux, salons des phénomènes, les chanteurs ambulants et leur « Panne à Panama », le théâtre Niardou dont le succès est remarquable. Un mélange discordant de cuivres, de roulements de tambours, de grosses caisse, d’orgues de Barbarie envahit tout. Qu’importe ! On est là pour s’amuser et la musique y contribue. A part l’antre du somnambule extra-lucide, tous les forains font recette.

Les buvettes, le café Glomet et les parquets pour danser ne désemplissent pas. On dévore la pompe aux grattons et on se désaltère de bière et limonade sans regarder à la quantité. Les fiacres sont aussi à la fête financière.

La poussière considérable qui pénètre le nez, les yeux, la bouche et qu’on n’a même pas tenté d’atténuer avec quelques arrosages préalables, les pickpockets dont Brelurut et Thomas, les Moulinois au casier bien chargé, les disputes à cause des confettis qui dérangent certains, un ivrogne qui ne se contrôle pas vraiment n’altèrent pas la gaité populaire de jour comme de nuit. Le retour de la fête, le 9, obtient une réussite égale.

En 1922, Pâques tombe le 16 avril et la fête bat son plein comme par le passé pendant deux jours.

Les Moulinois « montent » à Yzeure par la rue de Bourgogne ou la rue des Tanneries. Les premiers chapeaux de paille sont de sortie et le rouge dont c’est la mode domine dans les toilettes des jeunes filles.

La place est pleine à craquer. On se bouscule entre les baraques, devant les tréteaux du cirque où se déroule une joyeuse parade. Une exposition zoologique, les habituels manèges, la Fanfare, la loterie de la Fanfare dont le président d’honneur dans son bel uniforme donne de la voix pour placer un maximum de billets, les confettis, monsieur le maire, Joseph Baudron, la tradition est respectée.

La pluie, en fin d’après-midi, ne gâche pas le plaisir des badauds bien longtemps. La soirée ne sera pas humide et se prolongera très tard.

 

Louis Delallier

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