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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Altercation rue des Prêtres

Publié le 11 Septembre 2022 par Louisdelallier in Faits divers

Nettoyage rue des Prêtres, début XXIe siècle (Photo Louis Delallier)

Nettoyage rue des Prêtres, début XXIe siècle (Photo Louis Delallier)

Début janvier 1899, vers 7h 30. Le jour se lève à peine. Les balayeurs sont déjà à la tâche dans les rues. Deux d’entre eux avisent le même énorme tas de détritus tout près de chez le juge de paix Hyppolyte Bonnabaud, rue des Prêtres. Le plus jeune se saisit de sa pelle dans laquelle il entasse le plus possible de saletés pour les porter jusqu’à son tombereau stationné rue Denain.

Son collègue, beaucoup plus âgé, entre dans l’étroite et courte ruelle par l’autre bout et s’apprête à terminer le déblaiement. C’est sans compter sur l’énergie possessive du premier qui aussitôt s’écrie : « C’est mon miot ». L’ancien ne se laisse pas faire « Non, c’est le mien ! ». Le ton monte. « Vas-tu me foutre le camp de là, espèce de gamin ».

Le gamin, très énervé, met fin à la dispute par un grand coup de sa pelle sur la tête de son aîné et quitte les lieux sans demander son reste…

Cette rue, entre la rue Voltaire et la rue Denain, doit probablement son nom* à ceux qui y demeuraient un siècle plus tôt, principalement membres du clergé. Ils exerçaient dans ce qui deviendra la cathédrale ou à l’église Saint-Pierre-des-Menestreaux (autrefois située sur la place Marx-Dormoy actuelle).

Sous la révolution, elle s’est appelée rue des Philosophes ou de la Philanthropie. En 1881, on a failli lui donner le nom de Salvino**, prétendument inventeur des lunettes.

En 1829, le conseil municipal de Moulins refuse son élargissement proposé par la commission des bâtiments civils dans le cadre de l’étude du plan d’embellissement de Moulins.

En 1901, la rue des Prêtres est habitée notamment par deux cochers et leur famille, par Emmanuel Fournier des Corats, professeur de dessin bien connu en ville, et sa famille, un professeur au lycée de jeunes filles, une couturière, enfin par le couple Bonnabaud et sa domestique Rose.

 

Louis Delallier

 

*D’après « Vieilles rues, plaques neuves » de Marcel Génermont

**Ferdinando Leopoldo del Migliore, écrivain italien, est à l’origine de cette fausse information. Il la diffuse pour glorifier Florence, sa ville.   

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