En 1936, ce quartier est présenté comme le plus ancien de Moulins. Selon certains auteurs, il serait même l’âme de l’ancienne Gergovie. Cela explique que la fête du mois de juin soit qualifiée de fête gauloise de faubourg.
Le dimanche 21 juin, à 14 heures, les festivités commencent. Un manège de chevaux de bois, un manège pour les plus petits, des balançoires, des stands de tirs, de loterie, de confiseries sont installés dans la rue. A 15h 30, un grand défilé de chars fleuris parcourt les rues en musique. Le concours de chars est doté de nombreux prix. Le parquet-dancing Merle, le siffleur et son orchestre réputé accueille les danseurs.
Le lendemain, lundi 22 juin, la fête continue avec des jeux pour les enfants comme le jeu des ciseaux, la course aux sacs, la course aux œufs, la course à la corde, le jeu des pots cassés et le mât de cocagne. Chacun peut y gagner des prix en espèce et en nature.
Une course cycliste régionale part à 16h 30 de l’avenue Alsace-Lorraine où se fait également l’arrivée. 500 francs de prix seront attribués.
Cette fête annuelle sera relancée après la guerre par les commerçants du quartier et les dirigeants de l’union cycliste.
En 1946, le samedi 15 juin à 21 heures, c’est la retraite aux flambeaux. Dimanche toute la journée, les attractions et les bals divertissent les habitants. Lundi, la course cycliste de 120 km, prix des commerçants de la ville de Moulins, est lancée à 15 heures suivant un circuit à parcourir 20 fois : barrière route de Lyon, chemin de Nomazy, route des Champins, rue des Garceaux, boulevard Ledru-Rollin, boulevard Charles-Louis-Philippe, avenue Alsace-Lorraine. L’arrivée est prévue avenue alsace-Lorraine face au café Dury vers 18h 30. Dix prix sont distribués. Le premier reçoit 2 000 francs et les suivants 1 500, 1 000, 800, 700, 600, 500, 400, 300, 200 francs. De nombreuses primes sont attribuées sur le parcours. Les dossards ont été retirés au café Dury avenue Alsace-Lorraine. Chaque coureur a payé un engagement de 10 francs, au café Blanchet place d’Allier. A partir de 17 h, on retrouve des jeux et divertissements pour garçons et filles : mât de cocagne, jeux des ciseaux, pots cassés etc.
En 1947, le samedi 14 juin, l’orage ne compromet pas la retraite aux flambeaux. La lyre moulinoise apporte son concours au bal. Le lendemain, le beau temps revenu permet à tous de profiter de la fête foraine et du bal. Les jeux pour les enfants dont la course en sac, les pots cassés, le concours de grimaces, les courses à pied, sur patins à roulettes, à la valise et le mât de cocagne font recette. Le lundi 16 juin, une grande course cycliste de 120 km couverts en 25 tours est lancée près de la barrière de la route de Lyon. Les inscriptions ont été enregistrées chez Monsieur Senaud et les dossards ont été retirés au café Bonneviale. Plusieurs abandons ont lieu tout au long de l’épreuve : Devaux pour crevaison, Rivayron pour pédalier cassé. Le classement est le suivant :
Defrétin Cosne-sur-Loire avec 37 km de moyenne, Parillaud de Montluçon arrivé à 10 mètres, Auclerc de Blanzy à 3’, Giroux de Nevers, Thévenard de l’UDC Moulins,
Caillot de Montluçon, Gueugnaud, Damerville de Bourbon-Lancy et Billard. Tous les autres ont abandonné.
En juin 1948, la fête est reconduite avec à peu près les mêmes attractions. Samedi 19, c’est la retraite aux flambeaux en musique avec la lyre moulinoise. Ensuite, la fête foraine et le bal sont ouverts. Dimanche 20, à 10 heures, est organisée la course des facteurs. Parmi les inscrits des facteurs de campagne qui font 30 à 50 km chaque jour et qui sont surnommés les Patouilleux par leurs collègues des villes. Les dossards sont remis au café Michoux rue Berthelot à 9h 45. Trente concurrents sont au départ à 10 heures à la poste, avenue Théodore-de-Banville. L’itinéraire emprunte la rue du quatre-septembre, la rue des couteliers avec contrôle et signature au n° 39 café du Globe, rue de Lyon avec contrôle et signature chez Dufour, rue Claude-Duret, rue Marc-Juge, avenue Alsace-Lorraine, rue des Garceaux, rue Marc-Juge, puis encore deux fois de la rue Marc-Juge à la rue des Garceaux où l’arrivée se fait face aux écoles de la rue des Garceaux. Parmi les engagés, on trouve le Mani coureur au ralenti, Long du nez aux grandes jambes, Tatave dit Gouverneur, le fils à Tatave, Dédé, le vieux Charles, Paule un gars du quartier. Tatave finit le premier tour devant sans forcer suivi de Pacpeurs, facteur-chef. Au deuxième tour, c’est Bourrachot qui mène, largement détaché. Finalement, Tatave est le vainqueur de cette course haute en couleurs. Des amis parmi les spectateurs l’auraient aidé !
A 16h 30, les spectateurs voient passer une noce enfantine bourbonnaise accompagnée d’un vielleux connu. Elle est suivie d’un goûter pour les enfants participants. La fête foraine reste ouverte, y compris pendant les bals en matinée et en soirée.
Et, lundi 21, deux courses cyclistes se succèdent, celle des moins de 17 ans à 15 heures et celle des vétérans à 16 heures. A 18h 30, des jeux divers terminent la fête. La tombola récompense plus de 500 personnes.
Louis Delallier