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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

La Madeleine à Moulins et ses fêtes estivales dans les années 30

Publié le 29 Septembre 2016 par Louisdelallier in Fêtes

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Depuis des années, La Madeleine profite de l’été pour faire la fête. Chaque fin juillet, trois jours sont consacrés aux divertissements où chacun peut trouver son compte quel que soit son âge. Le quartier bénéficie toujours de la présence d'une association amicale, La Madeleine Moulins rive gauche, qui célèbre ses 20 ans ce samedi 1er octobre.

En 1933, dès le samedi matin, les forains proposent des attractions sous les platanes de la route de Limoges. Un manège dit « electric railway » fait ses débuts à Moulins. Le dimanche 23 à 15h 30, au bout du pont, l’Union musicale de Toulon-sur-Allier est reçue en grande pompe par la municipalité de la commune libre* de La Madeleine. Et c’est le défilé tout le long de la route de Limoges jusqu’à la Demi-Lune (actuel rond-point des Martyrs). De 16 heures à 17 heures, le concert rythmé donne à entendre Le Madeleinois (G. Gaderme), C’est lui (A. Delbecq), Fructidor (F. Andrieu), La jolie patineuse (Ambroise Bagarre), Fantaisie-ballet (Robert Clérisse), Les Cadets de Brabant (V. Turnie), des airs bien difficiles à retrouver aujourd’hui.

La course de bicyclettes du lundi est organisée par l’Union cycliste moulinoise. Les inscriptions se font aux cycles Capy, route de Limoges. Le parcours de 45 km emprunte les routes de Montilly, de Saint-Menoux et de Limoges. Le classement, après des échappées ratées et une chute s’établit comme suit :

1er Kerbiriou sur cycle Esper en 1h 15 – 2ème Desbard – 3e André Marius à 2 minutes – 4e Henry – 5e Devaux – 6e Ravoux – 7e Roch – 8ème Simon – 9e Bourrachot – 10e Brun. Marius, Devaux, Desbard, Ravoux et Kerbiriou remportent les primes attribuées tout au long de l’épreuve.

La course avec des ânes est tout aussi disputée. Les inscriptions ont été prises chez monsieur Branchard, président du comité des fêtes, route de Limoges, lequel a bien recommandé aux habitants de pavoiser les maisons pour l’occasion.

En juillet 1934, le comité des fêtes se réunit le 11 juillet au café Ribier, route de Limoges pour élire « La belle Magdeleinoise » et ses deux demoiselles d’honneur. Mademoiselle Meunier a le grand privilège de devenir la reine du quartier. Mademoiselle Veysset l’accompagnera en qualité de première demoiselle et mademoiselle Chanet en qualité de seconde demoiselle

Le samedi 21 à 20 heures, la fête est ouverte. Une heure après, l’orchestre lance le grand bal champêtre.

Le dimanche 22, dès 10 heures, la municipalité et le comité des fêtes accueillent la belle Magdeleinoise et ses demoiselles d’honneur pour un défilé en musique dans les principales rues du quartier.

A 15 heures, la belle Magdeleinoise, ses demoiselles d’honneur, la municipalité et le comité des fêtes sont toujours sur le pont… où l’Union musicale de Toulon se présente pour entraîner tout le monde jusqu’à la Demi-Lune, lieu du concert comme l’année précédente.

Le lundi 23, les activités s’enchaînent :

14h 30, jeu des ciseaux, réservé aux filles du quartier

15 heures, course à la valise

15h 30, course en sac

16h 30, défilé des enfants depuis le quartier Villars, côté route de Limoges, à la Demi-Lune où ils peuvent partager un goûter et danser sous la présidence de la belle Magdeleinoise entourée de ses demoiselles d’honneur.

18 heures, course cyclistes réservée aux jeunes du quartier.

La fête foraine avec ses manèges, tirs, loteries, etc. ne désemplit pas durant les trois jours.

Juillet 1935, samedi 20, on ouvre la fête avec un grand bal champêtre et des illuminations.
Dimanche 21, se déroule le concours de véhicules fleuris réservé aux enfants de La Madeleine, doté de nombreux prix. A 10 heures, les concurrents partent de la gare du tacot pour se faire admirer dans les rues du quartier.Le reste de la journée, chacun peut s’amuser aux stands de la fête foraine ou danser.
Lundi 22, à partir de 13 heures, c’est la course cycliste du comité des fêtes, contrôlée par l’U.C.M. avec le concours des cycles Lucien Capy, représentant les maisons Magnat-Debon et Rival, et de la manufacture de cycles : 1er Da Ronch, 75 km en 2h 11 – 2ème Courally à 34 secondes – 3ème Delhomme – 4ème Beaumont – 5ème Boudot – 6ème Gueugnaud – 7ème Mocellin – 8ème Denizon – 9ème Genin – 10ème Coffineau – 11ème Pomba – 12ème Gauthier – 13ème Blanche, etc.
A 16 heures, les enfants se rassemblent devant l’ hôtel David en face de la caserne pour rejoindre la Demi-Lune, le goûter et le grand bal.

En juillet 1937, la fête dure toute une semaine. Le dimanche 25, c’est l’ouverture des réjouissances. La musique est encore de la partie et le défilé est conduit par Jeannette et Jean, reine et roi tirés au sort. Les jeux pour les enfants sont organisés le lundi. Le mardi, les « vieux » comme on dit alors peuvent aller au bal où des danses anciennes sont au programme.

Juillet 1939, le samedi 22, une retraite aux flambeaux annonce que La Madeleine est à nouveau en fête. Les manèges, les baraques de tirs, de confiserie, de loterie, installées route de Limoges, attirent une foule importante venue de toute la ville et des environs. On danse le dimanche après-midi sous un parquet-salon décoré, accompagné par un orchestre de qualité comme il se doit. Une tombola, qui ne propose que des enveloppes gagnantes, est organisée pour renflouer les caisses du comité des fêtes
Le lundi, les enfants peuvent jouer de 14 à 17 heures :
Jeux des ciseaux pour les filles près du café Valet, route de Limoges
Mâts de cocagne pour les garçons devant le café Chatet
Courses à pied
Jeu de la poêle et autres au café David, route de Limoges
A 17 heures, les traditionnels bal et goûter sont offerts aux très jeunes sous le parquet Bresson.
Le mardi, le bal des « vieux » clôt cette dernière fête avant la guerre.

Louis Delallier

* La première commune libre est celle de Montmartre créée en mai 1921. Il s’agissait, dans cette période d’après-guerre, de réunir les habitants pour préserver et entretenir les traditions, tout en s’entraidant. L’association des communes libres de France vient tout juste (le 23 septembre dernier) de tenir ses 15èmes états généraux à Nancy. Il existe 135 communes libres en France (association loi 1901). Dans l’Allier, j’ai relevé celle de Montplaisir-Bellevue à Lapalisse et celle du quartier Bartins-Jeanne d’Arc-Beauséjour à Vichy.

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